La malédiction de l’Ecotrail 80km

L'arrivée de l'Ecotrail 80km: le 1er étage de la Tour Eiffel

Troisième participation et deux abandons: c’est la malédiction de l’Ecotrail 80km.

J’étais motivé, j’avais l’envie. Et je comptais faire mieux que l’année dernière. Mais le sort en a décidé autrement. Bien que j’étais en forme il y a encore quelques semaines, une semaine à skier et à ne pas boire suffisamment d’eau aura eu raison de mois. Aussi, les sensations dans les jambes n’étaient pas au beau fixe mais j’espérai néanmoins un coup de mieux pendant le jour de la course.

Matin de la course

Samedi matin, je retrouve mon ami Bruno qui participe pour la première fois à l’Ecotrail 80km. Nous prenons le train ensemble pour nous rendre sur la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines. Nous n’arrivons pas en avance et sur place nous retrouvons Philippe, avec juste le temps de saluer la Team Univers-Running et Sébastien. Nous nous mettons en tenue rapidement, puis nous faisons un petit tour au ravito. Nous retrouvons Morgan, tout juste en forme, mais avec un mental d’acier. Même si le ciel est gris et qu’il fait froid, je suis content d’être là et je suis impatient de prendre le départ.

Avec Philippe, notre objectif est clair: passer sous les 7h30. Comme à chaque fois, il dit qu’il ne se voit pas faire ce chrono, qu’on verra bien. Je sais qu’il n’aime pas se mettre la pression, mais je sais qu’il a aussi les jambes, au regard de son dernier résultat un mois auparavant sur le trail des villes royales. Pour ma part, je sais que je peux y arriver, et j’ai complètement oublié les douleurs aux jambes.

Avant le départ de l'Ecotrail 80km

Top départ de l’Ecotrail 80km

Après les goélettes, le départ est donnée à 12h15 pétantes! Comme à chaque fois, ça part vite. On se laisse d’abord aller dans le flot pendant les premiers kilomètres, puis j’essaie d’être la voix de la raison en ralentissant Philippe. L’objectif est de parti à 11,5km/h, mais nous sommes à 12,5km/h. Malgré cette allure rapide, nous n’arrêtons pas de nous faire doubler. Le flot de coureurs est continue, pourtant, Philippe arrive à nous voir et à immortaliser notre duo. Puis David aura l’œil et filmera également notre passage. Le rythme est un peu trop rapide et nous ralentissons encore un peu. Mais Philippe la Gazelle ne peut s’empêcher d’avancer avec ces traileurs si pressés. Moi, je ralentis un peu laissant parfois plusieurs mètres entre Philippe et moi.

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Début de l’Ecotrail 80km

Sur le plat du premier tronçon du parcours, les sensations sont bonnes. Le souffle et les jambes répondent bien, et je ne suis pas dans le rouge au niveau du cardio. J’ai le sourire, je blague avec les supporters, je les remercie pour leurs encouragements.

Avec Philippe, nous discutons pas mal quand nous nous retrouvons, soit parce que je le rattrape dans une descente, soit parce qu’il m’attend. Les premières montées de côtelettes sont appréciées et je sens que j’ai la puissance qu’il faut pour ce genre de course nature rapide. Je suis en confiance.

Ca se gâte très vite

Abandon sur l'Ecotrail 80km 2016

Nous arrivons au premier ravito (BUC, KM22) en moins de 1h50, avec 13 minutes de moins que l’année dernière. C’est rapide! Juste le temps de prendre une banane et de faire le plein de ma gourde avant, et nous repartons. Les choses sérieuses commencent, on va attaquer les montagnettes russes. Mais ca se corse très vite. Dans une descente, je sens les douleurs arriver rapidement dans les ischios puis l’adducteur droit. Ça me tracasse un peu mais je me dis que si c’est en descente, cela reste gérable. Le problème, c’est que la douleur augmente progressivement et s’intensifie dans les montées. J’en parle rapidement à Philippe qui comprend avant moi que pour la course, ça ne va pas le faire. Après qu’il m’ait attendu à deux trois reprises en haut des côtes, il finit par filer. Moi, j’ai vraiment mal et je marche. La douleur ne s’estompe pas. Je suis à peine au 30ème km. Je ne tergiverse pas très longtemps. Faire 50km en soufrant ainsi, en mettant mon corps en potentiel danger de blessure plus grave n’est pas envisageable. Je décide d’arrêter après 29km de course en 2h37

Je croise un ami de Julien avec qui nous avions parlé Philippe et moi quelques kilomètres auparavant. Il prend de mes nouvelles et je lui annonce que c’est fini pour moi. Je regarde où je me situe. Je suis à 40 minutes à pied de la gare de Versailles-Cnantier. Je préviens ma femme pour dire que c’est fini et que je vais savoir me débrouiller pour rentrer. Puis j’appelle le PC Course pour signaler mon abandon.

L’épreuve de l’abandon

A partir de là, c’est vraiment relou. Je n’arrive plus à trottiner et je fais donc une grosse demi-heure de marche pour rejoindre la gare. Je prends un billet et poireaute à nouveau une demi-heure avant de pouvoir me mettre au chaud dans le wagon. Je mettrai presque 2h pour rentrer chez moi. Mais ce n’est pas fini puisqu’une fois la douche chaude prise et une bonne assiette de pâtes engloutie, je dois récupérer mon sac à l’arrivée. Je regarde les résultats et je me dis que je peux peut-être arrivé à encourager Philippe à la sortie de Saint-Cloud. JE prends la voiture et je le vois passer devant moi, à quelques mètres. J’ai bien failli le louper. Je le double et je me gare un peu plus loin. Je vais à sa rencontrer et le galvanisant le plus possible.

Puis je me dirige vers la Tour Eiffel. Je récupère mon sac avant d’attendre devant le podium, passage obligé pour les coureurs avant l’accès aux escaliers. Après plusieurs minutes d’attente, je vois enfin Philippe. Je le félicite à son passage. Il finira en 7h35 à la 91ème place!! Une superbe course. Je l’attends au pied de l’ascenseur et lui fait le débriefing des arrivées en l’accompagnant au bus des sacs. Puis nous nous séparons, lui révant d’une bonne soupe, et moi, d’une nouvelle revanche l’année prochaine…

Le récit de Philippe: https://jahom.wordpress.com/2016/03/20/ecotrail-de-paris-2016-mieux-quune-confirmation/

28 commentaires

  1. Francis Marielle

    Dommage, après un semi qui t’avait réussi. Tu prendras ta revanche sur le Marathon de Paris.
    Bonne récup

  2. Ce sera pour la prochaine, ça arrive des fois, mieux vaut arrêter que se blesser pour longtemps !

  3. Arg… Merdoum, je suis déçue pour toi….
    Soignes toi bien, repose toi bien et ça repartira de plus belle après…..

    Cela dit c’est bien d’avoir su s’arrêter avant la blessure…..

  4. Seb SIMONNOT

    On apprend bcp avec ces abandons… C est frustrant mais il faut savoir ecouter son corps.

    Nelson mandela a dit :
    La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute.

  5. c’est loupé pour cette fois !
    je suis déçu pour toi mais ce n’est que partie remise.

    Ps : mais qui est cet ami ?

  6. je suis l’ami : Karim 🙂
    Difficile de reconnaître des collègues avec tous les mêmes sacs/ shorts… mais avec le R de Runnosphère c’est plus facile 🙂

  7. vincerunner

    Courage Greg, l’abandon fait partie du jeu. Moi ça y est, j’ai fini par sauter le pas et je me suis inscrit à mon premier ultra de 87 km le 30/04. A un peu plus d’un mois de l’échéance je flippe comme un malade et j’essaye de me préparer psychologiquement à l’abandon. Mon seul objectif est de le finir.

    • Greg Runner

      C’est sûr que l’abandon peut toujours arriver. Mais même si on y est prparé, c’est toujours frustrant de passer à l’acte et de devoir s’arrêter en cours de route…
      Bon courage pour ton premier ultra alors. Si tu flippes, c’est bon signe.? Ca permet de rester lucide sur ta course. Bon courage!!

  8. On a chacun nos malédictions . Moi c’est le marathon d’Albany dans l’Etat de New-York en février . Ça fait trois ans que je me blesse toujours au genou en décembre. Je ne peux même pas m’inscrire. Mais après la malédiction, vient les bénédictions pour mes autres marathons dans l’année. C’est pas plus grave que ça .

    • Greg Runner

      Je lisais récemment « 8000 + » de Ueli Steck. Il disait que certaines montagnes l’acceptaient et d’autres non. Ce n’est pas explicable, mais apparemment, c’est pareil pour les courses.
      L’écotrail ne veut pas de moi tout comme le marathon d’Albany ne veut pas de toi. Tant pis, il y a d’autres courses qui nous accepteront bien… (enfin j’espère :-D)

  9. Salut Greg !

    J’ai beaucoup consulté ton blog pour préparer l’écotrail que j’ai couru comme toi le WE dernier.
    Il s’agissait de mon premier Trail et tes experiences ont été pour moi une mine d’informations précieuses.
    Si le résultat a été au delà de mes espérances (même si il est évident que je voudrais mieux faire l’année prochaine…), une partie du mérite t’en revient et je voulais t’en remercier.

    Cela n’effacera probablement pas ta déception mais je suis sûr que tu te referas très vite !!!

    Au plaisir de certainement te croiser un jour sur une course…

    • Greg Runner

      C’est sympa ce genre de commentaire. Mais je crois sincèrement que le seul mérite t’en revient!
      Merci pour ce message et ta fidélité sur mon blog.
      Avec plaisir, faudra se croiser sur une course un de ces 4!

  10. Pingback: Foulées Du Mégara : En Route Pour La Tunisie! | Greg Runner

  11. Greg,

    2 petites questions indiscrètes : départ à 4h le 9 juillet 2016 à Verbier j’imagine ? étant donné tes perf 2015 (CCC, 80km…) et objectif 2017 UTMB ?

    François, « vieux » V2 habitant en banlieue parisienne, au compteur 2 traversée (2013,2014) et CCC 2015 mais très loin derrière toi et X alpine cet été mais départ à 1h, on se retrouvera peut être du coté de Bourg St Pierre….

    Sportivement

  12. Pingback: UTMB: Départ dans 20 heures... | Greg Runner

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