Marathon de Bordeaux: le récit de ma course
Samedi 18 avril 2015 se déroulait la 1ère édition du marathon de Bordeaux. C’était l’occasion pour moi de découvrir le marathon en nocturne, dans une ville que je ne connaissais pas.
En partant du bassin d’Arcachon pour me rendre à Bordeaux, les nuages noirs approchaient et la pluie commençait à tomber. Trois heures avant le départ du premier marathon nocturne de France, l’autoradio annonçait que des grêles tombaient sur Biarritz et que la perturbation se déplaçait vers Bordeaux. Je gare la voiture à la Gare de Bègles pour prendre la ligne de tram récemment ouverte qui conduit à la station Bourse, où se trouve le village de la course. Les coureurs s’entassent dans les rames au fur et à mesure des stations.
Arrivé à destination, je file directement vers le stand Tomtom, qui m’a invité vie l’Agence Epic. J’y récupère mon dossard pour le marathon de Bordeaux avant de retrouver dans des conditions optimales la Team Tomtom dans l’espace Partenaires. Au sec, avec chaises, tables et buffet à volonté, les conditions d’avant course sont idéales par rapport aux coureurs à l’extérieur qui attendent dans le froid, la pluie, abrités comme ils le peuvent.
Je me prépare tranquillement. Je fixe le dossard sur mon t-shirt blanc Tomtom. J’enfile mes manchons Compressport sur les mollets et sur les bras. Ma casquette running est vissée sur mon crâne et ma montre Tomtom Cardio Runner est bien accrochée à mon poignet droit. Puis je lace et relace à plusieurs reprises mes Adidas Ultraboost, afin d’être confortablement maintenu pendant les plus de 42km qu’il faudra courir.
J’attends 19h30 avant de me décider à sortir. La pluie me refroidit aussitôt. Je décide de rentrer pour enfiler mon coupe-vent Waa. Il est ultra léger et compactable; il me tiendra au chaud jusqu’au moment du départ et je pourrai le prendre dans ma main pendant la course. Comme ça, si il se met à faire trop froid, je pourrai toujours me recouvrir.
Il m’est difficile de trouver mon sas, mais finalement, j’arrive à rentrer, après qu’on m’ait remis un brassard lumineux. Dans mon sas, la pluie tombe toujours autant. Les coureurs se sont regroupés à droite du sas, une flaque s’étant formée sur la partie gauche qui pourrait recouvrir les pieds jusqu’aux chevilles. L’heure du départ est imminente. J’enlève mon coupe-vent Waa que je roule en boule; je suis prêt à en découdre…
20h, départ du premier marathon de Bordeaux
Lorsque je me lance sur les premiers mètres du marathon de Bordeaux, je ne sais pas du tout ce que je vaux. J’aimerai bien faire moins de 3h30. Mais je ne me fixe pas d’objectif d’allure. L’objectif est simple, partir au feeling et ralentir. Sur les côtés du parcours, les bordelais sont nombreux à encourager les marathoniens, malgré la pluie. Ca me donne la banane!
Puis, une fois un peu éloigné de la foule et de l’émulation du départ, je me concentre pour trouver la bonne allure. Du coup, je suis en totale introspection quand Thando m’interpelle. Nous échangeons un peu, sur nos objectifs et nos sensations. Il me parle aussi de sa prochaine participation au marathon de Londres (il enchaînera donc Paris, Bordeaux et Londres). Finalement, après le premier passage au dessus de la Garonne, nous nous perdons de vu. J’en profite pour mon petit rituel pipi puis je repars. Les 5 premiers kilomètres sont courus en moins de 23 minutes. J’essaie de ralentir un peu. Mais cela devient difficile quand nous retrouvons la foule, en traversant une nouvelle fois la Garonne, pour entrer dans la vieille ville. Les rues sont bondées et les encouragements sont incroyables. Forcément, c’est dur de ralentir. Progressivement, nous nous dirigeons vers Pessac. La pluie devient moins soutenue.
Le 10km est couru en 45min. Un peu rapide. De tout façon, l’allure va diminuer car les 5 prochains kilomètres sont en faux plat. Cerise sur le gâteau, nous passons à travers les vignes et les chemins sont dignes de ceux d’une course de cross, à cause de la pluie tombée ces dernières heures. Certains glissent, d’autres manquent de tomber, mais ça passe. Le KM15 est passé en un peu plus de 1h08. Un peu plus loin, nous passons dans un champs. Un éclairage nomade a été mis en place car la nuit s’est installée. Nous passons devant un château éclairé en empruntant un chemin de cailloux, ce qui rend l’appui fuyant.
Semi en 1h36min
Malgré la nuit, les spectateurs sont toujours présents et continuent à nous encourage à notre passage. J’ai toujours la banane et je ponctue les encouragements d’un merci. Je passe le semi en 1h36min. La moitié du parcours est fait, et les jambes répondent plutôt bien, donc je poursuis sur mon allure.
J’ai dorénavant le meneur d’allure des 3h15 en ligne de mire. Je mets 5km pour le rejoindre. Puis je le double pour éviter la masse qui le suit. Nous sommes de nouveau dans Bordeaux.
Au 26ème km, la foule de spectateurs est à nouveau présente. C’est au même moment que nous retrouvons les coureurs du semi. C’est un gros bordel, d’autant que les coureurs du semi sont plus nombreux que nous et qu’ils courent moins vite (leur allure moyenne est de 5min/km alors que la mienne est alors de 4min35/km). Je dois alors slalomer entre les coureurs pour les doubler, sur une route étroite faite de pavés. Je peste.
30km, tout va bien!
Je saute le mur du marathon (km30) après 2h17 de course. Je suis toujours bien. Je reste concentré. Je me dis que je peux faire 3h12 si je ne m’arrête pas et que je continue sur cette allure.
Au KM34, l’électricité annonciatrice de crampes parcours légèrement mes mollets. Les pavés et les slaloms dans le flot de coureurs m’ont mis un coup. De toute façon, il fallait s’y attendre. Je n’ai fait aucune sortie longue avec des allures spécifiques pour ce marathon ed Bordeaux. Néanmoins, je peux gérer. Il reste moins de 7km après tout.
Nous tournons et retournons dans Bordeaux, enchainant les virages. Je perds un peu mon sens de l’orientation. Nous approchons des quais mais nous ne sommes qu’au KM38. Nous repartons en épingle en touchant pratiquement la ligne de départ. Les Bordelais continuent d’encourager sur le côté. L’électricité est de plus en plus forte dans les mollets et les premiers petites crampes se font ressentir. J’arrive néanmoins à les faire passer.
Je rencontre Thomas, avec qui j’avais échangé via Instagram. Nous parlons un peu, je l’invite à me suivre car il n’est pas en grande forme, ce qu’il fait.
Au KM39,5, un dernier faux plat, auquel je ne m’attendais pas du tout. Je ralentis fortement l’allure pour ne pas déclencher une crampe. Thomas me passe alors devant. Une fois en haut de la bosse, je relance mais au premiers virage, un éclair surgit dans la cuisse, immobilisant toute ma jambe et m’arrêtant net sur place. Je me fais percuter par quelques coureurs qui étaient derrière moi. Je me tiens l’arrière de la cuisse tout en me débrouillant pour me mettre sur le côté et ne pas gêner le progression des autres coureurs. Une bénévole me demande comment je vais et je lui dit que ça va aller. Le meneur d’allure me repasse devant…
La crampe passée, je me remets immédiatement à courir, histoire de ne pas caler pour les derniers kilomètres. L’immobilisation n’a pas duré plus de 10 secondes, mais l’allure chute fortement après cet arrêt. Les crampes commencent à se réveiller un peu partout sur les deux jambes. Je sers les dents et j’avance comme je peux. Dernier virage et nous voici sur la dernière ligne droite vers la ligne d’arrivée. Je tente d’accélérer mais il m’est impossible de courir vite.
3h15min et… 1 seconde
L’euphorie de la ligne d’arrivée est incroyable et lorsque je franchis la ligne d’arrivée, je mets un peu de temps avant de stopper le chrono de ma montre, qui annonce 3h15min et 42secondes. Je suis content de ce chrono pour une course pas du tout préparée, 4 semaines ile-poil après l’Ecotrail 80km. J’apprendrai un peu plus tard, après les déboires de Top Chrono, que je termine à la 298ème place au scratch en 3h15min et… 1 seconde.
Je retrouve Thomas un peu plus loin, après avoir récupéré ma médaille. Je suis frigorifié. Nous parlons un peu pour nous nous séparons. Je marche très difficilement.
Je me rends alors à l’espace Partenaires pour m’assoir et prendre ma boisson de récupération Herbalife. Quelques SMS, quelques photos sur les réseaux sociaux et je me change, pour ne pas attraper froid. Finalement, changer ses chaussettes semble plus compliqué que de courir un marathon.
Après avoir récupérer et m’être changé, je me mets en route vers la gare de Bordeaux afin de récupérer le tram et me rendre au mon véhicule. Je peste pendant les 30 minutes de marche jusqu’à la gare mais ce sera un excellent exercice pour ne pas trop souffrir des courbatures le lendemain. Rentré à 2h du matin chez moi, je me ferai un plat de pâtes, affamé d’avoir sauté mon dîner! 😀
Je pourrai ensuite me coucher en repensant à cet incroyable marathon de Bordeaux, avec sa foule dense de supporters. Même si il y a sûrement des choses à améliorer sur cette course, cette première édition du marathon de Bordeaux a été un beau succès!
Remerciements:
Je remercie Tomtom pour son invitation à rejoindre sa Team sur cette course et m’avoir permis de bénéficier d’excellentes conditions d’avant et d’après course (au chaud, et à l’abri!)
Je remercie également mes beaux-parents de m’avoir prêté leur voiture toute automatisée, qui m’a facilité le retour à la maison en voiture!
Commentaires
Le 28 avril 2015 à 8 h 37 min, Sophielastyliste a dit :
Très joli chrono ! Bordelaise "d'adoption" je coche la case marathon assurément pour 2016 !
Le 6 mai 2015 à 10 h 47 min, Greg a dit :
Merci Sophie! C'est une bonne initiative pour 2016! ;-)
Le 28 avril 2015 à 10 h 33 min, Mizun0 a dit :
Superbe course, tu t'en sors très bien malgré ta crampe de fin de parcours, et largement au-dessous des 3h30. Je connais bien le parcours, et les faux plats hors de Bordeaux ne sont pas drôles, et si on y ajoute ensuite le parcours bordelais plus sinueux et la rencontre des semis, tu as bien galopé!
Et je suis ravie de voir que tous les marathoniens ne pestent pas contre cette course. Pour ma part sur semi, ça a été un vrai plaisir!
L'an prochain, la course a lieu 20 jours après le MDP, de quoi se donner des idées...:)
Le 6 mai 2015 à 10 h 48 min, Greg a dit :
Merci!
Dommage qu'ils ne mettent pas le semi une vingtaine de jours avant le marathon, cela permettrait aux marathoniens de s'inscrire sur le semi et le marathon!
Le 28 avril 2015 à 14 h 19 min, fredrun a dit :
Joli chrono, bravo et bonne récup !
Le 6 mai 2015 à 10 h 48 min, Greg a dit :
Merci Fred!
Le 28 avril 2015 à 23 h 52 min, François a dit :
Belle course ! Tu as super bien gère ta course.
Le 6 mai 2015 à 10 h 48 min, Greg a dit :
Merci François!
Laisser un commentaire