A la découverte du Trail Blanc des Vosges
Ce week-end, j’étais invité dans les Vosges par Décathlon et l’agence Epic pour découvrir un format de course atypique: le Trail Blanc.
J’avais déjà pu faire quelques foulées dans la neige, quand je partais skier dans les Alpes. Mais je n’avais jamais enfilé de dossard sur un tapis blanc. Aussi, j’accepte volontiers l’invitation au Trail Blanc des Vosges.
>> A lire: Nos conseils pour courir quand il fait froid
Un week-end à fond la forme
Samedi matin, nous nous retrouvons à la Gare de l’Est à 7h45, avant de monter dans le TGV qui nous emmène emmène en 2 heures à Nancy. Le trajet permet à la douzaine de membres de l’équipe de faire connaissance et de connaître plus précisément le planning.
Arrivés à Nancy, le bus prend le relais pour nos déplacements. Nous sommes attendus au magasin Décathlon d’Houdemont.
Sur place, nous sommes accueillis par Elodie, directrice adjointe du magasin. Elle est accompagnée des deux forces vives du rayon running & trail: Francisco, plus connu sous le surnom de Kico, et Jennifer.
Kico justement, coureur depuis toujours et travaillant chez Décat’ depuis 18 ans, en connait un rayon sur le running et le trail. Il nous a donc préparé notre tenue pour notre virée de 17km du lendemain: chaussures de trail imperméables (KiprunTrail XT5 Waterproof), guêtres, chaussettes, pantalon, t-shirts près du corps à manches longues, seconde couche pour nous tenir bien au chaud, coupe-vent, tour de cou et gants, sans oublier le sac comprenant la poche à eau, la lampe pectorale et les petites « friandises » Aptonia.
Bref, nous sommes ainsi équipés pour affronter les deux courses enneigées du week-end.
Rouge Gazon et blanc manteau
Nous repartons en bus, direction la station vosgienne Rouge Gazon. Au fur et à mesure que nous grimpons, nous nous demandons si le trail blanc sera vraiment blanc. Certes, on retrouve par-ci par-là des traces de neige, mais rien d’impressionnant. Et quand nous arrivons sur le lieu du départ, il y a certes plus de neige, mais reste de nombreuses zones clairement « gazonnées ».
Nous entrons dans l’hôtel et nous nous rendons chacun dans nos chambres. Je partage ma chambre avec Sylvain et Nicolas. Nous nous préparons alors tranquillement pour la nocturne, une course de 5,3km avec 340m de dénivelé. Pendant que nous faisons le tri dans notre matériel, la neige commence à tomber. Chouette, nous allons vraiment pouvoir courir dans la poudreuse!
Préparation au 1er trail blanc
Comme mes camarades, je m’habille pour affronter dans les meilleures conditions le froid et la neige. Nous jetons un dernier coup d’œil par notre fenêtre et nous découvrons alors que c’est une véritable tempête de neige qui s’abat sur nous. Cette ambiance météorologique refroidit nos ardeurs et nous sommes alors beaucoup moins pressés de nous retrouver sur la ligne de départ pour affronter notre premier Trail Blanc.
Frileusement, et après quelques tentatives d’échauffement avec Sylvain, nous nous agglutinons avec d’autres coureurs devant le tapis de départ, légèrement ensevelis sous la neige, mais identifié par deux plots oranges. Les personnes emmitouflées, prêtes à en découdre, sautillent sur place pour ne pas se refroidir. Quelques minutes avant le départ, les organisateurs nous signalent que la boucle démarrera dans le sens inverse.
Le déplacement est chaotique et nous avons du mal à retrouver notre place. Nous attendons les quelques retardataires jusqu’à ce qu’un coup de sifflet retentisse pour annoncer le départ imminent. Puis, enfin, tous les coureurs se mettent à suivre le scooter de neige qui ouvre la trace, pendant que la tempête de neige s’abat sur nous. Cette fois, il n’y a plus un espace de terre, tout est recouvert d’un blanc manteau.
C’est parti pour la version nocturne
Le départ est très rapide, et les coureurs s’essoufflent sur la première difficulté du parcours. Je préfère ne pas me griller et j’y vais donc à mon rythme; il y a une seconde course demain bien plus longue, et les conditions météo seront sans doutes aussi difficiles. Autant ne pas se griller…
Une fois cette première petite côte de départ passée, nous passons tout d’abord devant l’hôtel avant de faire un aller-retour de 600m, avec un virage en épingle balisé par un feu de joie. Le passage à proximité du brasier est appréciable et il me permet de profiter de quelques secondes de chaleur.
En repassant par l’hôtel, le vent fait rage et je dois me protéger le visage et les yeux des flocons glacés. J’avance tant bien que mal mais j’entame tout de même une rapide descente. Je viens de courir les 3 premiers kilomètres du parcours (19 min environ) et je me retrouve face à la difficulté du parcours: une ascension de 230 mètres. La neige est instable et les accroches sont fuyantes. Ma foulée dynamique ne sert à rien et mes pas doivent être le plus à plat possible pour maximiser mon adhérence. Mon manque d’entraînement en dénivelé se fait ressentir et je me fais ainsi dépasser à plusieurs reprises.
Des conditions difficiles
Arrivé en haut, on entame la dernière descente, en 2 étapes. Je lâche les chevaux, après tout, si je tombe, la neige m’amortira. Et de toute façon, je suis déjà trempé jusqu’aux os. Je double alors ceux qui ont eu l’affront de passer devant moi quelques minutes plus tôt. Une dernière côtelette et on peut voir à travers le blizzard les lumières de l’arrivée.
Je fais de grandes enjambées dans la descente jusqu’au moment où le pied glisse sur une plaque de neige instable. Je réalise une superbe fesses-glissade avant de repartir sur la descente. Dernière boucle autour de l’hôtel pendant laquelle je suis encouragé par les quelques courageux supporters. Puis je file ensuite vers l’arrivée. Sécurité oblige, pas d’arche d’arrivée: je demande néanmoins si il s’agit bien de l’arrivée une fois que j’ai passé le tapis électronique; on me confirme que oui. Je me dépêche alors de prendre mon verre de vin chaud et quelques fruits secs avant de me mettre au chaud dans l’hôtel.
Résultat officiel: 45min35 (37ème/497 arrivants)
Je retrouve Sylvain dans la chambre. Il arrive un peu après moi. Nicolas suis un peu plus tard. C’est un enchaînement parfait pour bénéficier d’une bonne douche et ainsi se réchauffer. Le tout avant une grande bière locale et un bon karaoké.
Le trail blanc: un paysage fantôme
Le lendemain, la tempête s’est calmée mais le ciel est toujours bouché. Des flocons continuent ainsi de tomber. La version longue du Trail Blanc des Vosges (17km) a un départ tardif: 11h. Du coup, les flocons qui tombent se transforment en neige fondue.
Avec ce départ à 11h, nous pouvons prendre notre temps pour nous préparer. Avec mes Stuffits et un peu de journal, les chaussures ont pu sécher un minimum pendant la nuit. Tout le monde se prépare dans son coin. On peaufine les derniers réglages du matériel en demandant de l’aide aux autres. L’heure du départ approche petit à petit, dernières photos pour immortaliser le moment tant qu’on a encore le sourire et on file vers la ligne.
Cette fois, l’arche marque bien le départ. Avec Fred et Sylvain, nous nous positionnons à quelques mètres de la ligne. Mais Fred nous quitte préférant voir le départ un peu plus loin derrière. C’est Florian qui nous rejoint. Jérémy, qui m’a fixé une Gopro sur le torse, me retrouve parmi les 1300 coureurs pour vérifier que la caméra filme bien. Derniers retardataires à attendre et à huer. 5,4,3, 2, 1…
C’est parti pour le second trail blanc!
Les coureurs s’élancent sur le parcours. J’y vais prudemment, le parcours de 17 km va être long avec toute cette neige. Je vois alors filer sur mon côté droit Florian puis Sylvain, à toute vitesse. Je ne les suis pas.
Le deux premiers kilomètres sont les mêmes que ceux parcourus la veille. On voit un peu mieux le décor, même si le brouillard transforme notre environnement en paysage fantôme. La première boucle est assez roulante et les 4 premiers kilomètres sont réalisés en moins de 24 minutes.
Un départ prudent pour ce second trail blanc
J’y vais tranquillement, je me réserve. La neige est suffisamment épuisante, je n’ai pas envie de finir à genoux. Comme convenu, je transmets la Gopro à Jérémy avant de repasser devant l’hôtel pour attaquer la principale difficulté du parcours: un enchaînement de deux montées sèches de 100m. Ca monte doucement, ca redescend tout aussi lentement, le chemin étant assez glissant. Et il faut lever les genoux, la neige est bien tombée cette nuit!
Jérémy, caméra au point m’encourage à mon second passage. Le seconde difficulté passée, je crois pouvoir dérouler. Seulement, nous sommes dans une longue trace en single, une tranchée creusée dans 30 cm de neige. Doubler est impossible. C’est parti pour un footing à 11-12km/h.
A mi-parcours
Au ravito de mi-parcours, Jérémy m’annonce que Sylvain est à une centaine de mètres devant moi. Le parcours emprunte alors une piste de ski de fond et je peux alors accélérer un peu et doubler. J’enchaîne les montées en faux plat et les descentes, avec un terrain variant entre neige mouillée et boue. La neige accumulée sur les branches des arbres pendant la nuit s’alourdit d’eau et tombe par paquet sur mon dos et sur ma tête par moment. Ça me surprend beaucoup au début, un peu moins au fil du temps.
Je cours machinalement, tentant tant bien que mal de ne pas dépenser trop d’énergie par des glissades intempestives et des sorties de route. Ma foulée s’est adaptée au terrain, mais je n’ai pas les muscles qu’il faut pour ce genre de foulée. J’avance doucement mais sûrement.
Vers le 14ème kilomètre, je rejoins Sylvain. Celui-ci peste à chaque glissade. Je le double en échangeant quelques mots et je me retrouve devant lui. Cela semble ne pas lui plaire. A la première côte qui se présente, il passe sur le côté en courant, doublant en quelques mètres plusieurs coureurs, me laissant pratiquement sur place. Je ne le reverrai plus.
Des pertes de repères dans un décor totalement blanc
Dans ce paysage bouché, je ne sais plus me repérer. On enchaîne des boucles sur la gauche puis sur la droite. Finalement, une bénévole annonce 800m avant l’arrivée. Je me méfie. J’entends tout de même les coureurs qui allongent le pas derrière-moi. J’accélère donc, tout en essayant d’en garder sous le pied. Hors de question de ma faire doubler à l’approche de l’arrivée. Un second bénévole annonce 500m. Cette fois c’est donc sûr, la fin de ce trail blanc est proche. J’accélère pour de bon cette fois, laissant sur place mes poursuivants.
Je franchis la ligne: 1h58min13sec (123ème/995 arrivants)
Une arrivée festive et au chaud!
L’ambiance à l’arrivée est fade, la sono et l’animation étant rangée à cause des conditions météo, mais je suis content de cette petite course enneigée. Sylvain m’a attendu et nous retournons à l’hôtel ensemble. Douches rapides, prises au fur et à mesure de l’arrivée des camarades. Puis nous descendons boire une bière, histoire de revivre notre course, et clôturer notre week-end blanc, non pas au karaoké, mais autour d’un bon déjeuner!
Résultat du Challenge Trail Blanc Nocturne + 17km: 2h43min47sec (33ème/248)
Trail Blanc des Vosges édition 2016 par MyLorraine
Un grand merci à Décathlon et à l’agence Epic de m’avoir convié sur cet événement, ce fut une véritable découverte et aventure humaine que de participer à ce Trail Blanc des Vosges! Un grand merci également à Bruno pour les superbes photos qu’il a prises, dans des conditions vraiment pas terribles.
Photos: B.FABLET – Life Views pour Decathlon FRANCE
L’article de Sylvain Bazin: http://sylvainbazin.com/2016/02/03/trail-blanc-des-vosges-dans-le-blizzard-vosgien/comment-page-1/
L’article de Nicolas sur la nocturne: http://www.carnets-nordiques.com/trail-banc-des-vosges-5km-nocturne/
Commentaires
Le 8 février 2016 à 9 h 07 min, Rohnny a dit :
Une bien belle expérience. Bravo :-)
Le 10 février 2016 à 17 h 13 min, Greg Runner a dit :
Merci!
Le 9 février 2016 à 15 h 54 min, Francisco "kiko" a dit :
Bravo Greg pour ta course de dimanche !! les conditions étaient vraiment difficiles !
Merci pour les différents partages.
Le 10 février 2016 à 17 h 14 min, Greg Runner a dit :
C'était pas évident, mais c'était le jeu! :-D Merci pour l'accueil et l'équipement, c'était top!
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