Course des Volcans 2024: un dossard au pied du Puy de Dôme
Le dossard. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas tenu ce bout de papier entre les doigts. 22 mois exactement. Il a fallut que je retrouve les épingles à nourrice, que je retrouve mes repères. Mais entouré de ma famille, je suis à peu près serein pour affronter les 13,6km et 318m de dénivelé du Course des Volcans.
Une longue absence
22 mois, c’est si long. Mais le bruit du craquement résonne encore. Une seconde entorse de ma cheville gauche. Deux mois après avoir foulé cette même cheville qui avait nécessitait 45 jours de convalescence, de kiné, de renforcement musculaire, je la sens se tordre, mon pied se mettre à l’équerre avec un bruit qui ne signale rien de bon, un craquement qui annonce une entorse bien plus grave que la précédente.
Rebelote. Cette fois, le travail sera plus. Il me faut 3 mois pour pouvoir trottiner à nouveau. Mais, outre la crainte de me tordre une nouvelle fois ma cheville, quelque chose ne va pas. J’ai perdu en mobilité. Impossible de courir plus vite que le footing. J’ai l’impression que la flexion de ma cheville bute, qu’un ose s’est déplacé pour bloquer l’amplitude le ma cheville. Dès lors, dès que j’accélère, je boitille.
Radio, scanner, échographie. Rien. Et si c’était dans la tête? Pourtant, je sens bien que ce pied qui coince. Je me réfugie alors dans une activité que je pratique depuis que je suis en Auvergne: l’escalade. Je fais des footing, rien de plus. 2023 est l’année pendant laquelle j’engrange le moins de kilomètres depuis que je cours. 865km en 80 sorties, alors que je tournais à plus de 2000km/an auparavant.
J’enchaîne quand même les séances chez différents ostéopathes. Mais rien n’y fait.
Finalement, on me recommande un chiropracteur. Je vais le voir une première fois. Il sent bien le blocage. Mais il ne peut pas travailler sur une seule séance. Lors du 3ème rendez-vous, un fort craquement se fait entendre. Je me lève, c’est incroyable, ma cheville est totalement mobile, mon pied est léger. J’ai le smile.
Je cours à nouveau. Ma cheville est libérée.
Second constat: j’ai tout perdu. Enfin pas tout. J’ai pris des kilos. La reprise est douloureuse. Je dois me muscler, retrouver mon souffle, ma technique. Et perdre du poids. Mais pour aller où? Je suis perdu. La tête aussi a besoin de se muscler.
Je suis donc la formation de l’académie de la Haute Performance, une formation qui aide à travailler son mental en course à pied. Noémie m’accompagne. Je sors progressivement du brouillard et commence à dessiner ce que pourrait être mon retour dans le monde du running et du trail. Nous avançons bien avec Noémie, des verrous sautent, la confiance revient; je suis parti pour avoir un mental d’acier !
Pour ses quarante ans, mon beau-frère reçoit comme cadeau un dossard pour le marathon du Cap Ferret. L’occasion est trop belle. Ce sera mon objectif de reprise. J’ai trois mois pile pour m’y préparer, et ce sera l’occasion pour faire la fête en famille.
Le Course des Volcans pour renouer avec le bout de papier
Je m’engage donc sur une prépa marathon sur-mesure de 12 semaines. Les séances s’enchaînent plutôt pas mal. Je recherche alors un semi-marathon qui pourrait me permettre de m’exercer mais je ne trouve rien qui me corresponde.
Loin de me laisser abattre, je tombe alors sur un trail court, qui va me permettre d’enfiler un dossard. Je n’ai pas travailler les côtes et le dénivelé une seule fois depuis plusieurs mois. Mais avec ses 316 mètres de dénivelé sur 13,6km, je me dis que ça peut passer. Et surtout, pas d’objectif de chrono, juste de profiter d’une fête.
J’en profite pour inscrire mes 2 enfants. Malheureusement, ils courent pendant ma course. Je ne pourrai pas les voir.
Le jour J, le ciel est bleu mais froid. Je m’échauffe avec Gaston, 9 ans, qui s’élancera 5 minutes après mon départ sur un parcours de 1100 mètres. Céleste 11 ans attendre 20 minutes de plus pour faire ses 2500 mètres.
Après avoir récupéré nos dossards, Gaston et moi faisons un petit tour d’échauffement: montées de genoux, pas chassés, accélérations… On s’échauffe, on se réchauffe. Je garde tout de même les manchettes et des gants fins pour affronter les 8°c. Je relace mes adidas Terrex Agravic Speed, je prépare ma Garmin Fénix 6. Dernier bisou, derniers encouragements, et je m’installe dans le sas de départ.
Départ pour la course « Découverte »
Les coureurs du « Trail à Grand Spectacle » (25km) sont déjà partis depuis longtemps que le coup de feu de départ de ma course « Découverte » (13km) – faudrait que les gars de la comm’ de l’organisation de la Course des Volcans pensent un changer les noms de leurs épreuves – retentit.
Je pense être placé dans les 50 premiers quand je vois le file de coureurs devant moi. Ainsi, je pars tranquille, pas besoin de m’essouffler inutilement dans la première moitié du parcours qui grimpe plus ou moins fortement selon les portions. Je surveille mon cardio sur ma Garmin fénix 6. Je marche dès que celui-ci monte un peu trop. J’avance plutôt bien, je ne me fais que rarement doublé.
A mi-parcours, j’apprends que le fille juste derrière moi est la première féminine. Je me dis que je dois vraiment ne pas être trop mal classé. Dans ma tête, mon mental switche en mode compétition. Et si je pouvais faire quelque chose pour cette reprise?…
Je pousse un peu plus en montée mais si c’est très dur. Les muscles, la force et le puissance me manquent cruellement. Le manque de travail en montée se fait ressentir. Mais j’avance tout de même. Et si je marche, c’est pour faire de grands pas dans la montée sans trop m’essouffler et faire monter mon cardio. Le tout, sous des encouragements de nombreux supporters placés massivement en haut des côtes les plus ardues du parcours.
A partir du 8ème kilomètre, je peux commencer à dérouler, le terrain devient un peu plus plat pendant un peu moins de 2 km. Un dernier faux plat qui m’achève avant de pouvoir attaquer en descente.
Ma cheville est solide, le travail mental avec l’Académie de la Haute Performance a payé aussi. Je n’ai plus peur de me tordre la cheville. Du coup, j’envoie dans cette descente. J’arrive même à pousser à 3min10 au kilomètre à la 12 borne.
Pour le dernier kilomètre, c’est plat, mais je ne fléchis pas. J’arriverai a relancer sur les 500 derniers mètres à 3min27/km. Je franchis la ligne après 1h03min47sec de cours, à la 21ème place /513. Je m’écroule essoufflé avec de reprendre mon souffle près de la famille.
Gaston termine 4ème de sa course, tandis que Céleste m’annonce terminer à la 2ème place… en partant de la fin!
Cette Course des Volcans permet de rebooster mon mental et ma motivation. Maintenant, il ne reste plus qu’à finaliser la préparation au marathon. Rendez-vous le 20 octobre au Cap Ferret!
Commentaires
Laisser un commentaire