Ekiden de Paris: mon marathon en équipe
La FFA a lancé le premier Ekiden de Paris le 3 novembre dernier. Sous la houlette de Salvio, une équipe de 4 coureurs se forment avec Philippe, Jean-Christophe, Salvio donc, et moi-même. Objectif: mettre le pied sur une des marches du podium.
Dimanche, j’arrive un peu à la bourre. Le départ est donné à 9h. J’arrive sur place à 8h45. Salvio m’a déjà appelé une fois pour être sûr que mon réveil a sonné et que je suis bien en route. J’arrive sur la ligne de départ où je retrouve Salvio et Jean-Christophe et j’encourage le coéquipier du jour qui ouvrira le bal, Philippe, déjà positionné à 2 mètres de la ligne de départ, dans le peloton. Puis nous nous positionnons tous les trois derrière la barrière, après la ligne de départ. Nous saluons Giao, puis Victor la flèche (faudrait lui faire un contrôle anti-dopage à celui-là, je suis sûr qu’il est positif au MacDo). Nous voyons à l’œuvre les photographes de PhotoRunning que nous saluons! Ils ont toujours le sourire aux lèvres!
Quelques jours auparavant, Jissé avait réalisé l’ordre de passage. Chacun doit courir 10,5km sauf le dernier qui doit courir 10,695km. Philippe ouvre donc le bal. Je prends la suite du relais et je transmettrai le témoin à Mister BabaoRun. C’est Salvio qui clôturera la course et franchira la ligne pour toute l’équipe.
Sur le départ, les équipes pro sont présentées, notamment avec la présence de l’équipe internationale du Japon en guest star, qui a placé une équipe de 6 et une équipe de 4. Bon, vu comment ils sont affutés, on peut oublier la première marche du podium… Tous les coureurs sont placés derrière la ligne de départ, qui se trouve au pied de l’Hôtel de Ville de Paris. Le ciel est bleu mais le vent souffle, nous refroidissant. Départ sous un coup de feu accompagné de confettis (ça ne remplace pas le coup de canon tiré pour le Marathon de New-York qui e lieu le jour-même). Ça part très vite devant, mais Philippe n’est pas né de la veille et ne se laisse pas piéger par ce départ trop rapide.
A peine le peloton hors de vue, je file aux toilettes, car j’ai des crampes d’estomac. Puis tout doucement, je commence mes gammes d’échauffement. Je croise alors Sylvie que je salue. J’étais tellement bien emmitouflé qu’elle ne m’a pas reconnu! Elle a comme toujours le sourire Hollywood, contente d’être là. Elle partira dernière de sa team.
Je retourne sur la ligne de départ pour voir passer Philippe pour sa première boucle. Nous l’encourageons à son passage comme il se doit, puis je retourne m’échauffer plus sérieusement. Je laisse toutes mes affaires de rechange dans le gros sac de Salvio. Je garde les gants et mon buff Goopeoplerun, avec un t-shirt à manches longues sous mon t-shirt bleu Runnosphère. Mais ce sera tout de même un short pour le bas.
Cela fait bientôt 35 min que Philippe court. Il ne devrait pas tarder. Je file donc vers la zone de relais. Comme je n’ai pas eu l’occasion d’échanger avec Philippe (voilà ce que c’est d’arriver à la bourre!), je ne sais pas comment Philippe me transmettra le témoin. Dois-je être lancé ou à l’arrêt? Me le fixe-t-il au bras ou me le tend-il? On verra tout cela sur place…
Dans le zone des relayeurs, je tombe sur Marie de Hotsteppers. Elle a la banane et la pêche! Ca se voit qu’elle est contente d’être là avec toute la team qu’elle a composée. On bavarde un peu tout en guettant l’arrivée de mon tout jeune vétéran (celle-là, elle est bien placée). Le dossard de Philippe est enfin annoncé au porte-voix. Je me place sur le tapis vert du relais. Philippe me tend le bras, Photorunning immortalise la pause (merci Richard!)… ça promet de belles remarques sur Facebook, c’est sûr!
Me voilà parti à fond les ballons. Avec toute cette effervescence liée au relais, j’en oublie que ce n’est pas un 4 x 400m. Je prends l’épingle pour descendre sur les quais et me voilà parti pour filer droit jusqu’au tunnel du Louvre. Je prends conscience que je dois me fixer sur mon allure 10km et je ralentis donc. Le vent qui arrive de face est fort et me casse les jambes. J’ai hâte de parcourir le trajet dans l’autre sens. Mais pour le moment, je file droite devant. Je double les coureurs les uns après les autres. Comme les relais à 6 et les relais à 4 se mélangent, et que tout se fait sur une boucle de 5,5km, on perd vite ses repères par rapport aux concurrents. Aussi, je ne me pose pas trop de questions et je cours. J’entre dans le tunnel pour faire un demi-tour (et au passage, perdre les satellites sur ma Garmin) puis repartir dans l’autre sens. Les quelques mètres courus sans recevoir les satellites faussent les données de ma montre. Et comme je n’ai pas mes lentilles, je ne vois pas les autres données (livraison de lentilles en retard). Tant pis, je cours au feeling. Et ce foutu vent de face. Car malgré le demi-tour, le vent souffle toujours dans la tronche. C’est à n’y rien comprendre. Du coup, c’est une peu difficile de courir aux sensations. Je passe devant Emma et son acolyte David de Photorunning à qui je fais mon plus beau sourire. Tt je poursuis pour aller… Je ne sais où. Je n’ai pas vraiment regardé le plan du parcours. On m’a dit que ça se courait sur les quais, je me suis dit que ça n’avait rien de compliqué. Du coup, je suis l’itinéraire.
Pendant 800m, le vent se calme. J’en profite pour recaler ma foulée et avoir de bonnes sensations. On s’engouffre ensuite dans un second tunnel au niveau de l’embouchure du canal Saint Martin. Un petit groupe de coureurs plus lents est devant moi, bien regroupé. Je gravis la sortie du tunnel et au moment d’entamer l’épingle, les coureurs sont tous dans l’intérieur du virage. Pour ne pas casser mon rythme, je prends sur l’extérieur et le plot se rue dans mes pieds (ou c’est moi qui tape dans le plot, je ne me souviens plus très bien, ça s’est passé tellement vite). Mais cela ne me déséquilibre pas. J’espère juste ne pas avoir envoyé le plot orange dans les pattes d’un autre coureur.
Je redescends dans le tunnel. Je double toujours. Le km5 est annoncé et je vois tout d’abord Sylvie m’encourager depuis un escalier sur ma gauche, puis Giao depuis le quai supérieur sur ma droite. Vincent de la boutique Terre de Running de Puteaux m’encourage dans le virage en épingle qui permet de monter vers la zone de relais. Frédéric me lâche un petit mot au passage pour m’encourager puis il fait retentir d’un clic-clac son appareil photo à mon passage. Nous sommes sur les quais de l’Hôtel de Ville et la foule est partout. Je dois prendre le tapis rouge (la classe non?) car je ne transmets pas mon relais tout de suite. Tout au bout, je vois Salvio et Philippe m’encourager. Je passe devant eux en leur faisant un petit signe puis je fais demi-tour pour repartir sur ma seconde boucle.
Je passe devant Marie de Hotsteppers, qui me prend en photo (merci Marie!).
Je redescends sur les quais et c’est parti le décoiffage (ouf, j’ai mis ma casquette running, je serai au top sur les photos!). Le vent souffle toujours et ça me fatigue, notamment mentalement. Du coup, je me concentre sur les coureurs à doubler. J’entends au loin les percussions qui animent le bout du quai et qui annonce la fin du tronçon. Entrée dans le tunnel, re-perte de satellites. En entrant dans le tunnel, je me demande quelle est la meilleure trajectoire pour négocier le virage à 180°. Mais je n’ai pas le temps de trouver la réponse que je file déjà dans l’autre sens. Je me souviens que j’ai 150ml de boisson à ma ceinture et je prends ma petite collation. On approche les 7km et avec le vent, j’ai plutôt géré la course et je ne ressens pas de coup de mou. Je re-passe sous le pont où tous les supporters se sont placés. J’ai à nouveau moins de vent. Je regarde à ma montre le chrono, je fais mon calcul mental, je suis à un peu plus de 40min. Bof, bof. Pas sympa pour les partenaires. J’essaie de me bouger un peu plus les fesses sans me griller pour autant. Demi-tour au bout (c’est bon, le plot est remis en place et il est beaucoup moins agressif). Je redescends et Richard me suit en Vélib. Il prend quelques clichés de ma superbe foulée tout en roulant devant moi. Puis il s’arrête un peu plus loin.
Nouvelle question dans la tête: quand est-ce que j’accélère? Bon, et si j’y allais maintenant? Allez hop, j’allonge la foulée. Il reste un peu moins d’un kilomètre, et je me dis qu’il faut y aller. L’arrivée approche: épingle à droite, puis virage à gauche. Voici le dernier sprint final. Je décroche de mon poignet le témoin et j’accélère sur la voie extérieure. te tapis vers de la zone de relais m’attends. Jissé aussi d’ailleurs. J’envoie encore un peu et je tends le bras vers mon partenaire qui saisit le bracelet. Je lui fais une petite tape sur l’épaule en l’encourageant et je m’arrête pour m’appuyer sur la barrières sur le côté. On me salue. Je lève alors la tête et je découvre Amadou, dans le sas d’attente des relais. Je lui souhaite bon courage et je lui dis d’autres trucs mais comme l’oxygène peine pour arriver jusqu’à mon cerveau, il faudra lui demander car moi, je ne me souviens plus très bien.
Je me dirige vers la sortie où les bénévoles récupèrent les puces. Je suis reçu un peu plus loin par Salvio et Philippe. Nous discutons au ravitaillement. J’ai faim et soif, ça tombe bien!
On se positionne sur le Pont d’Arcole où je me change pour mettre des vêtements secs et me couvrir chaudement. Puis nous guettons le passage de Jissé. Nous l’encourageons à son passage et il nous fait des signes pour nous dire 4. On ne comprend pas ce qu’il veut dire.
Le vent souffle et nous essayons de trouver une endroit qui nous protège de ce mistral tout en bénéficiant des rayons du soleil. Mais c’est peine perdue, à moins de nous éloigner de la course, ce qui est hors de question. Aussi, quand JC passe devant nous, nous l’encourageons puis nous nous rendons rapidement sur le pont pour continuer à donner de la voix quand il est sur les quais.
Salvio décide de commencer à s’échauffer. JC repasse sous le pont et nous fait signe de la main: 3. Philippe me dit qu’il donne notre classement, ce qui parait fou. Je pensais plutôt qu’on était dans les 15 premiers. On débat, on se pose des questions et Salvio, bouillant comme la braise, nous rejoint. On lui fait part de ce classement annoncé par JC. Pas le temps de discuter plus longtemps, il va être temps pour notre 4ème relayeur de filer.
Nous nous plaçons pour voir le passage de témoin. Jean-Christophe accélère le rythme, passe devant nous sous nos encouragements et transmets le témoin à Salvio, qui file sur les bords de Seine. Je me dirige vers le pont pour encourager Salvio puis je retourne vers Philippe qui réceptionnait JC. Il vient de faire le meilleur temps de notre équipe avec 38min26sec. Une semaine après son marathon de Toulouse, c’est incroyable!
C’est le dernier relais. On guette Salvio et on se positionne au niveau des départs. PinkRunner et Béatrice (pas encore mariés à l’époque), nous retrouvent. On parle un peu tout en guettant Salvio. Quand il arrive, on l’encourage puis on file vers le pont. Dur dur d’être un supporter. Mais le profil de la course permet de développer l’émulation au sein de l’équipe.
Jissé confirme ce qu’avait compris Philippe. Il s’agissait bien de notre place au classement. A la fin de sa course, il pensait que nous étions 2ème ou 3ème. Mais en regardant bien depuis le pont, il se ravise pour la 3ème ou 4ème position. J’avoue qu’à ce moment là, j’espère que nous ne serons pas au pied du podium.
Nous encourageons une nouvelle fois Salvio à son passage sous le pont d’Arcole puis nous nous dirigeons vers la ligne d’arrivée.
Les japonais sont déjà arrivés il y a quelques minutes, après avoir bouclé le marathon en 2h27’43 ». La seconde équipe ne devrait pas tarder, en espérant que nous serons la suivante. Nous estimons une arrivée en 2h41. Nous patientons sur la ligne, en faisnat mine d’être détendus. Mais avec Philippe, nous sommes tendus, et nous attendons impatiemment Salvio.
Des coureurs arrivent, mais nous constatons avec soulagement que ce sont des coureurs en relais à 6. Puis la seconde équipe, LagnyMagny 77, franchit la ligne en 2h35’50’. Les secondes s’écoulent lentement. Le PUC Stade Français Tri nous chipe la 3ème place en 2h39’15 ». Nous sommes un peu déçus.
Mais nous nous ressaisissons assez vite et nous acclamons l’arrivée de Salvio comme il se doit. Nous lui apprenons la nouvelle, mais nous sommes tout de même contents de cette 4ème place, avec ce chrono de 2h41’13’. Salvio récupère 4 médailles et les remet à chacun de notre team. Puis nous nous dirigeons vers le photocall pour immortaliser ce travail d’équipe. Nous patientons en attendant les résultats. Nous savons que l’équipe japonaise est mixte et nous espérons pouvoir monter sur le podium du classement masculin.
Pour patienter, nous nous rendons sous la tente du ravitaillement d’arrivée 3 étoiles: un menu nippon composé de gâteaux japonais, des makis, etc. Royal! Le meilleur ravito que j’ai pu apprécier! Bon, même si on nous a fait comprendre qu’il ne fallait pas trop trainer sous la tente.
Dehors, PinkRunner immortalise la fin équipe du jour, médaillée.
Nous patientons, attendant les résultats. Je vois la Team Asics Presse et j’échange avec les stars de la team. Ils ont un large sourire sur le visage et ont beaucoup apprécié la course. En relais à 6, ils finissent en 3h! Je vois également Jean-Pierre, qui a monté aussi une équipe et sa team Force et Honneur finit en 3h05.
Tout le monde est content, mais il commence vraiment à faire froid! Le podium est enfin annoncé. Mais nous sommes déçus, car contrairement à ce qui est annoncé dans le règlement, seuls les premiers sont appelés sur le podium. Notre 4ème place est confirmée sur les tableaux d’affichage et nous décidons de nous séparer.
J’enfile mon sac à dos et je me mets en route pour Suresnes en courant, via… les quais de Seine. J’ai une sortie longue à faire dans le cadre de ma prépa Saintélyon. Et un entrainement avec une médaille en poche, ça c’est la classe!
Le récit de mes partenaires:
Philippe: http://jahom.wordpress.com/2013/11/03/ekiden-de-paris-une-premiere-reussie/
JC: http://www.babaorun.com/ekiden-de-paris-cr/#.UoNGbo0Wftg
Le récit de mes amis présents aussi sur la course:
Jean-Pierre: http://runreporterrun.wordpress.com/2013/11/05/ekiden-de-paris/
Crédits photos:
Photorunning.fr
Marie de Hotsteppers
Pinkrunner
Commentaires
Le 14 novembre 2013 à 0 h 03 min, Hubert a dit :
Dommage pour le podium, ça s'est joué à peu de chose. Bonne continuation !!
Laisser un commentaire