Marathon des Sables 2025 : dans l’enfer du sable, 7 jours pour se révéler
Sous un soleil impitoyable, plus de 1000 concurrents ont plongé au cœur du désert sud-marocain pour affronter l’une des courses les plus extrêmes au monde : le 39e Marathon des Sables. Une édition marquée par des rebondissements, des performances hors normes, et une lutte fratricide au sommet. Chaque étape a écrit une nouvelle page de cette aventure légendaire. Retour immersif sur une semaine où l’humain s’est mesuré à l’immensité du sable.Sous un soleil impitoyable, plus de 1000 concurrents ont plongé au cœur du désert sud-marocain pour affronter l’une des courses les plus extrêmes au monde : le 39e Marathon des Sables. Une édition marquée par des rebondissements, des performances hors normes, et une lutte fratricide au sommet. Chaque étape a écrit une nouvelle page de cette aventure légendaire. Retour immersif sur une semaine où l’humain s’est mesuré à l’immensité du sable.
JOUR 1 : Dimanche 6 avril – Le Rugissement du départ : l’odyssée légendaire est lancée !
Le vendredi 4 avril, près d’un millier d’âmes venues de 52 nations différentes se sont fondues dans l’immensité du Sahara sud-marocain. Leurs yeux brillent d’une détermination farouche, leurs sacs à dos, fidèles compagnons de cette aventure de 250 kilomètres répartis en six étapes. L’air vibre d’une énergie palpable, un mélange d’excitation nerveuse et de concentration intense. Le 39ème Marathon des Sables Legendary a officiellement ouvert ses portes, promettant une immersion totale dans un univers où les limites humaines sont constamment repoussées.
Ce dimanche, le coup d’envoi de la première étape a retenti, libérant les coureurs dans un décor majestueux mais impitoyable. Les premiers kilomètres ont permis de jauger les forces en présence, chacun trouvant son rythme dans cet environnement hostile. Déjà, la chaleur et le terrain sablonneux mettaient à rude épreuve les organismes. Cette première journée n’était qu’un avant-goût des défis à venir, une introduction à la symphonie de souffrance et de triomphe qui allait rythmer les prochains jours. L’aventure ne faisait que commencer, mais l’esprit de camaraderie et la soif de dépassement étaient déjà bien présents, tissant des liens invisibles entre ces athlètes venus des quatre coins du monde pour défier le désert et se découvrir eux-mêmes.
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JOUR 2 : Lundi 7 avril – L’étreinte ardente du désert : une étape de vérité
Le soleil de plomb s’est abattu sans pitié sur les concurrents pour cette deuxième étape. Avec 40,8 kilomètres au programme et un dénivelé positif de 614 mètres, le parcours a mis à vif les organismes déjà sollicités. Le sable mou, insidieux et énergivore, associé à des montées abruptes, a transformé cette journée en un véritable chemin de croix. La température, flirtant avec les 30°C mais avec une sensation de 38°C sous la chaleur sèche, a exacerbé la difficulté, testant la résilience physique et mentale de chacun.
Dans cette fournaise, la hiérarchie masculine a commencé à se dessiner. Rachid El Morabity, malgré un léger retard à un point de contrôle, a fait parler son expérience pour coiffer sur le fil son frère Mohamed, s’adjugeant la victoire d’étape en 5h54’35 ». Mohamed a concédé seulement 1 minute et 17 secondes, tandis qu’Ahmed Ouikhalfen et Hamid Yachou complétaient le quatuor de tête marocain. Au classement général, Rachid prenait les commandes avec une infime avance sur son frère, annonçant une bataille fratricide palpitante pour la suite.
Chez les femmes, Maryline Nakache a continué son impressionnante démonstration. Bouclant l’étape en 7h07’27 », elle a distancé de plus de 30 minutes sa principale rivale, Aziza El Amrany. La Française a fait preuve d’une gestion de course impeccable, accélérant au moment opportun pour creuser un écart conséquent. Son avance au général dépassait désormais les 40 minutes, la plaçant en position de force pour la victoire finale. Cependant, la Néerlandaise Ragna Debats restait en embuscade, à seulement dix minutes d’Aziza, promettant une lutte acharnée pour les places d’honneur. Cette deuxième étape, éprouvante et révélatrice, a confirmé la domination marocaine en tête de course, tout en soulignant la détermination sans faille de Maryline Nakache face à l’adversité du désert. La tension montait d’un cran à l’approche de l’étape longue, où tout pouvait encore basculer.
JOUR 3 : Mardi 8 avril – piège de sable et soleil de plomb : une étape plus courte, des efforts intenses
Après deux journées inaugurales exigeantes, les concurrents abordaient cette troisième étape avec plus de 72 kilomètres déjà engloutis sous leurs semelles. Si la distance de 32,5 kilomètres pouvait paraître plus abordable, le terrain, parsemé de pièges et agrémenté d’une montée significative après le troisième point de contrôle (CP3), a rappelé que le désert ne concède jamais de répit. Sous un soleil toujours aussi impitoyable et avec 468 mètres de dénivelé positif, cette étape a redistribué les cartes en tête de course.
Mohamed El Morabity, discret la veille, a surgi avec une énergie renouvelée pour s’imposer en 2h38’01 ». Hamid Yachou a prouvé sa constance en terminant à une minute, suivi de Rachid El Morabity, qui a concédé quelques précieuses minutes (2h45’41 »). Ce résultat a permis à Mohamed de reprendre le leadership du classement général, devançant désormais Hamid Yachou de quelques minutes et son frère Rachid d’un peu plus. La bataille pour la première place restait plus que jamais indécise.
Du côté féminin, Maryline Nakache a fait preuve d’une solidité à toute épreuve. Malgré la fatigue accumulée, la Française a maintenu un rythme impressionnant, bouclant l’étape en 3h15’36 ». Cette performance lui a permis de conforter sa position de leader au classement général et de se hisser à une remarquable 6ème place au scratch, première athlète non-marocaine. Aziza El Amrany a concédé quelques minutes (3h17’44 »), tandis que Ragna Debats a accusé un retard plus conséquent (3h44’56 »). L’avance de Maryline au général s’est donc accrue, mais la menace de ses poursuivantes restait bien réelle. Cette troisième étape, bien que plus courte, a exigé une concentration maximale et une gestion de l’effort intelligente. Elle a souligné la ténacité des leaders et la capacité de chacun à puiser dans ses réserves face à la fatigue et à la difficulté du terrain. L’attente grandissait pour l’étape marathon, le juge de paix de cette édition.
JOUR 4 et 5 : Mercredi 9 et jeudi 10 avril – L »épreuve ultime : immersion au cœur de la légende
Les deux jours consacrés à la quatrième étape ont représenté le point culminant de cette 39ème édition du Marathon des Sables Legendary. Avec ses 82,2 kilomètres et 690 mètres de dénivelé positif, cette étape marathon était redoutée et attendue par tous. Elle incarnait l’essence même de l’épreuve : une lutte acharnée contre soi-même, contre la fatigue, contre le terrain impitoyable du Sahara. Chaque pas, chaque dune franchie, était une victoire en soi.
Les concurrents ont abordé cette épreuve mythique avec des stratégies diverses. Certains ont choisi de progresser par paliers, profitant des points de contrôle pour se ravitailler et récupérer quelques précieuses minutes de repos avant de replonger dans l’effort. D’autres, animés par une volonté de fer, ont opté pour une course continue, bravant la nuit, le froid, et même une tempête de sable inattendue, pour venir à bout de ce défi hors norme. L’objectif ultime : franchir cette ligne d’arrivée synonyme d’exploit personnel.
L’émotion a atteint son paroxysme avec l’arrivée main dans la main des deux derniers finishers, Fung Yee May TSE, 75 ans, et Matthew BARRIE. Après plus de 30 heures d’efforts ininterrompus, leur passage de la ligne a été salué par une haie d’honneur et une ovation tonitruante de l’ensemble du bivouac. Ce moment de partage et de solidarité a rappelé l’esprit unique qui anime le Marathon des Sables.
Sur le plan sportif, cette étape marathon a rebattu les cartes. Chez les hommes, Rachid El Morabity a une fois de plus démontré sa maîtrise en remportant l’étape en 7h08’13 », reprenant ainsi la tête du classement général à son frère Mohamed, qui a concédé une dizaine de minutes. Ahmed Ouikhalfen complétait le podium de l’étape.
Chez les femmes, Maryline Nakache a confirmé sa domination en s’imposant en 7h55’35 », creusant un écart significatif de 50 minutes sur Aziza El Amrany sur cette seule étape. Son avance au général dépassait désormais l’heure et trente minutes, la plaçant en position idéale à deux étapes de l’arrivée. Elle réalisait même une performance exceptionnelle en se hissant à la 4ème place au scratch. L’abandon de Ragna Debats a permis à la Japonaise Tomomi Bitoh d’intégrer le top 3 féminin. Ces deux jours d’efforts intenses ont marqué les corps et les esprits, mais la flamme de la compétition et le désir de franchir la ligne d’arrivée finale restaient intacts. La légende du Marathon des Sables continuait de s’écrire, pas après pas, dans l’immensité du désert.
JOUR 6 : Vendredi 11 avril – L’avant-dernière marche : un marathon dans le marathon
Après l’épreuve reine de l’étape longue, les organismes étaient mis à rude épreuve pour cette cinquième étape de 42,2 kilomètres et 419 mètres de dénivelé positif. Une distance qui, après quatre jours de course dans le sable, prenait une dimension toute particulière. Cette avant-dernière journée représentait un moment charnière : les corps portaient les stigmates de l’effort, mais la ligne d’arrivée, synonyme d’accomplissement, se rapprochait inexorablement.
La lutte pour la victoire masculine a connu un nouveau rebondissement. Rachid El Morabity a remporté cette étape en 3h26’15 », devançant son frère Mohamed de seulement 40 secondes. Ahmed Ouikhalfen a complété le podium du jour. Grâce à cette victoire, Rachid a consolidé sa position de leader au classement général, mais l’écart avec son frère restait minime (moins de 5 minutes), promettant un final haletant lors de la dernière étape.
Chez les femmes, Maryline Nakache a une fois de plus survolé la course, s’imposant en 3h45’27 ». Elle a devancé Aziza El Amrany et Tomomi Bitoh, conservant ainsi une avance confortable au classement général. À la veille de l’arrivée, la Française semblait intouchable. Cette cinquième étape a permis aux coureurs de se projeter vers l’ultime défi, un semi-marathon qui allait sceller le sort de cette 39ème édition. La fatigue était palpable, mais la motivation de toucher au but transcendait la douleur. La légende était à portée de foulée.
JOUR 7 : Samedi 12 avril – Le triomphe dans les dunes : El Morabity et Nakache, maîtres du désert
Le soleil saharien a illuminé le dénouement de cette 39ème édition du Marathon des Sables Legendary. Après six jours d’une lutte acharnée contre les éléments et contre eux-mêmes, les héros de cette édition ont franchi la ligne d’arrivée, auréolés de gloire et marqués à jamais par cette expérience hors du commun.
Chez les hommes, Rachid El Morabity a écrit une nouvelle page de l’histoire de l’épreuve. En remportant son onzième titre, il a dépassé le record de victoires détenu jusqu’alors par la légende Lahcen Ahansal. Il a dominé la dernière étape (21,1 km et 202m de D+) en 1h41’03 », franchissant la ligne d’arrivée avec le drapeau marocain flottant fièrement au-dessus de sa tête. Son temps total de 20h55’47 » témoigne de sa maîtrise inégalée du désert. Son frère Mohamed El Morabity a pris la deuxième place, suivi d’Ahmed Ouikhalfen.
La véritable sensation de cette édition est venue de la performance exceptionnelle de la Française Maryline Nakache. En remportant cinq des six étapes, elle a survolé la course féminine, s’imposant avec un temps total de 23h57’20 ». Mais son exploit ne s’arrête pas là : en terminant à une incroyable 4ème place au classement général, à seulement trois heures du vainqueur, elle est devenue la première femme de l’histoire du Marathon des Sables Legendary à intégrer le Top 10. Une performance XXL qui restera gravée dans les annales de la course. Aziza El Amrany, tenante du titre, a pris la deuxième place chez les femmes, devant la Japonaise Tomomi Bitoh.
Cette 39ème édition du Marathon des Sables Legendary a été un condensé d’émotions, de dépassement de soi et de performances exceptionnelles. Le désert marocain a une fois de plus couronné ses légendes, Rachid El Morabity et Maryline Nakache, dont les noms résonneront longtemps dans la mémoire de cette épreuve mythique. Au-delà de la compétition, c’est l’esprit d’aventure, la solidarité entre les concurrents et la beauté brute du Sahara qui ont une fois de plus fait du Marathon des Sables une expérience humaine inoubliable.
Photos: F. Stage; M. Miro; I. Corless
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Le film du Marathon des Sables 2025
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