10km du Bois de Boulogne
Dimanche matin, je renoue avec la compétition. Je pourrai même dire avec la course à pied. En effet, depuis un mois, mon nombre de sorties pouvait se compter sur les doigts de la main. Avec le 10km du Bois de Boulogne, c’était donc loin d’être gagné.
Ma dernière course date du 17 mars, c’était à Monaco avec une très belle 36ème place. Mais suite à cette course, je tombe malade, puis je deviens papa puis je retombe malade. Difficile dans ces conditions de suivre un entrainement digne de ce nom. J’ai pourtant enfilé les baskets de temps à autre, histoire de défouler les pattes. 6 sorties pour être exact, une seule de plus d’une heure.
Aussi, quand le réveil sonne dimanche matin à 7h, c’est un mélange d’appréhension et d’excitation. Je regarde par la fenêtre, le ciel est bleu. Mais il doit faire très froid. J’espère me couvrir suffisamment. Mais bronches ne sont pas encore tout à fait dégagées et je n’ai pas envie de revenir dans la spirale infernale de la crève. C’est en trottinant depuis Suresnes que je me rends sur la ligne de départ du 10km du Bois de Boulogne. J’ai déjà mon dossard et ma puce grâce à la Puce TimePoint, les mêmes pour toutes les courses Top Chrono que je courrai. Je retrouve donc Giao, avec sa belle doudoune CCC, et Doune, tombé de sa montagne, et du lit par la même occasion. Je n’ai pas à m’inquiéter de cet adversaire redoutable pour aujourd’hui, au regard de ses petits yeux. Il a fêté dignement les retrouvailles avec ses amis la veille, semble-t-il.
Le temps de déposer mon sac pendant que Giao retrouve Sarah pour qui il servira de lièvre, et que Doune fasse la queue pour retirer son dossard, je dépose mes affaires aux consignes et je pars m’échauffer. Doune me retrouve et nous nous dirigeons ensemble sur la ligne de départ. Avec mon dossard permanent, j’ai le droit à une place en sas préférentiel. Cool! J’abandonne Doune, qui de toute façon vise un chrono de 50min (Mouais, j’y crois moyen…). Dans le sas, je retrouve Arnaud, qui est lui aussi sur le Paris Running Tour. On parle enfants: comment ça se passe pour moi depuis 3 semaines; lui, il attend que la cigogne lui fasse une livraison pour fin mai. Puis on se souhaite une bonne course et je me concentre pour la suite. Mon objectif est de sauver les meubles et de courir le plus vite possible ces 10km, mais au feeling, puisque je n’ai aucun repère par rapport à ma forme du moment.
Le départ est donné. J’étais sur le côté droit de la ligne de départ et plutôt bien positionné. Du coup, je suis dès le départ dans le peloton de tête, dans les 30 premiers. J’y vais, je me glisse dans les pas d’un coureur et je cours. Je ne me pose pas de questions pour le moment. Je descends ainsi l’avenue de Longchamps. A l’intersection avec l’Allée de la Reine Marguerite, il faut tourner à angle droit sur la gauche. C’est à cet endroit que Sylvie est postée pour faire ses encouragements. Mais planqué derrière mon lièvre, elle ne me voit qu’à la dernière minute mais ne manque pas pour autant de m’encourager. Je lui fais un petit signe de la main pour la remercier, car je suis incapable de prononcer un mot. Je suis déjà dans le rouge et je n’ai pas encore attends le KM2. Ça descend et je décide alors de ralentir. La sanction de ce départ tonitruant se fait sentir. Je ne fait que ralentir au fur et à mesure des 3 kilomètres suivants alors que le parcours est en descente. Mais je continue. J’ai envie de marcher mais je fais tout pour courir. Je longe désormais l’hippodrome de Longchamps et je me dis que, peut-être, mon épouse et ma fille sont au bout, venues par surprise pour m’encourager. Mais non. Je remonte l’avenue de Longchamps, cette montée que j’ai si souvent empruntée pour aller m’entrainer autour des deux lacs du Bois de Boulogne. Je décide de lever le pas et le flot de coureurs continue de me doubler. Je reprends de l’énergie dans cette montée, je reprends mon souffle. Au carrefour du KM5, Je suis à nouveau encouragé pas Sylvie. Ma montre vibre au même moment, je regarde pour la première fois mon chrono et je découvre que je viens de faire la première moitié du parcours en 18min47sec. Bref, je reste malgré tout dans un bon temps puisqu’en multipliant par 2, je tombe sur un chrono de 37min30 pour 10km. Tout cela me redonne de l’énergie et je me dis que je dois me bouger le cul. Mais cette fois, je décide de le faire intelligemment. Comme je sais que je suis cramé, j »essaie de m’imposer un 4’/km, ce que j’arrive plus ou moins à faire. Pourtant, des restes de mon rhume se rappellent à moi. Je souffle par le nez ce qui m’empêche de respirer et je recrache ce que mes poumons gardaient au fond des bronches. Je manque même de m’étouffer à un moment…
Au km 7,5 pour être précis, je prends mon gel Isostar Booster Cola. J’arrive plus ou moins à être dans le rythme de mes concurrents, même si ils courent tout de même un peu plus vite que moi. A un moment, je me fais doubler par une étoile du 8ème qui m’encourage avant de me demander si Philippe est sur la course. Je lui réponds par la négative puis je le vois s’en aller…
J’optimise les courbes pour gagner des mètres. Le dernier kilomètre approche; mes jambes me brulent. Il reste moins d’un kilomètre avant l’arrivée. Je suis dans un peloton qui lance des attaques mais pas suffisamment violentes. D’habitude, j’aurai déjà lancé mon accélération de « la mort qui tue » mais là, je n’ai pas assez de jus. Si je la lance dès maintenant, je sais que je serai vraiment cramé avant l’arrivée. Je m’aligne donc sur la petite accélération du peloton. Mais à 200mètres, je décide de lâcher les chevaux. J’avais l’impression que chacun attendait que quelqu’un prenne la décision pour contre-attaquer mais finalement, la réplique est bien timide. Je franchis la ligne exténué, mais sous un soleil radieux. Mon chrono affiche un 38min38sec, à peine 46 secondes de plus que mon record sur la distance. C’est tout simplement invraisemblable, d’une part après un mois sans entrainement, mais en plus, avec une gestion de course totalement ahurissante.
Mais bon, j’ai le sourire. Je retrouve mes camarades de course. D’abord Arnaud, puis Doune. Nous discutons sur le bord de la course, un peu avant la ligne d’arrivée pour encourager les coureurs qui suivent. Nous nous séparons ensuite, Arnaud rentrant chez lui et Doune partant retirer ses affaires aux vestiaires. On se donne rendez-vous finalement à côté d’un stand de boisson dégueu dont je ne citerai pas le nom (dont les initiales sont RB) mais qu’il me semble pas top de retrouver sur une course. Enfin, c’est mon avis perso (coup de gueule n°1)…
En me rendant au point de rendez-vous, je sens une forte odeur de tabac. Je découvre à 2 mètres de la ligne d’arrivée deux personnes en train de fumer leur clope. Je leur dis que ce n’est pas sympa pour les coureurs et ils me regardent d’un air interloqué, genre c’est moi l’emmerdeur. Maintenant, si sur les courses on ne peut plus respirer de l’air frais (coup de gueule n°2)…
Au point de rendez-vous, je retrouve plein d’amis: Doune puis Giao, et Giao, Adrien, Carine, Sarah, puis Sylvie qui nous rejoint et enfin Anne-Sophie. Nous prenons le temps d’échanger et de poser pour les photos. Puis c’est le temps pour nous d’y aller. Je fais un petit coucou à David de Photorunning.fr avant de consulter le classement. Je suis 105ème sur plus de 3000. Pas mal pour une reprise sans entrainements. Mais va falloir bosser maintenant si je veux faire tomber mon chrono sur la distance cette année.
A suivre…
Le récit de Doune: http://coureurduchablais.com/2013/04/recit-de-course-les-10kms-du-bois-de-boulogne-2013/
Le CR de la Runnosphère: http://www.runnosphere.org/2013/04/29/trail-ardechois-10km-bois-de-boulogne/
Commentaires
Le 6 mai 2013 à 10 h 56 min, Philippe a dit :
Un départ "à la Greg" en temps normal c'est déjà violent. Je n'ose imaginer après un mois de quasi coupure :) Tu fais mieux que limiter la casse dans ces conditions ! ça forge un mental !
Le 6 mai 2013 à 18 h 03 min, Eponyme a dit :
Fiou, impressionnant pour une reprise et en étant encore à moitié malade !!! Bravo !
Le 6 mai 2013 à 19 h 33 min, thibault a dit :
Enfin !! Tes posts st tjrs sympa à lire.
Le 6 mai 2013 à 23 h 27 min, Sandrunning a dit :
Impressionnant, impressionnant, impressionnant !! Et moi qui galère pour tenter faire mieux que 15km/h sur 3000m, tu me fais bien envie avec ton magnifique 38' et quelques sans entraînement !!
Encore bravo Greg !
Le 7 mai 2013 à 2 h 02 min, François a dit :
La forme est toujours la . Bravo pour ce chrono!
Le 8 mai 2013 à 0 h 30 min, Cédric V a dit :
Les jambes ont leurs raisons que la raison enjambe...
Le 8 mai 2013 à 20 h 45 min, Rohnny a dit :
Et bien, c'est un super chrono pour quelqu'un qui manque d'entrainement... Bravo à toi et bonne continuation.
Le 14 mai 2013 à 16 h 50 min, Chèque cadeau a dit :
Tes articles sont très agréables à lire. Félicitation pour ton chrono, avec les conditions d'entrainement que tu as décrit c'est une vrai performance, bravo!
Le 15 mai 2013 à 14 h 32 min, Leolio a dit :
Ouow, chrono canonnissime effectivement au vu de ta gestion de course un peu folklorique :-)! C'est de bon augure pour la suite, il te reste du foncier visiblement...
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