Ma Traversée de Verbier Saint-Bernard
La Traversée est un parcours de 61km avec 4000m de dénivelé, partant de La Fouly pour rejoindre Verbier. A titre de comparaison, quand on part de Chamonix pour accéder au sommet du Mont Blanc, on parcourt 3 775m de dénivelé. La Traversée est la première des 2 étapes de mon défi mis en place pour récolter des fonds pour la recherche sur la cancer. Voici le récit de ma course.
En route pour Verbier!
Confortablement assis dans le train, je souffle d’une semaine qui a été assez fatigante. Je jette un oeil par la fenêtre sur le quai. Des trombes d’eau s’écoulent le long des murs de la gare de Lyon, créant d’immenses mares sur certaines parties du hall 2. C’est le moment qu’a choisi le train pour partir, vers le soleil suisse. Je prends mon téléphone pour avertir Lucie et Doune, qui m’accueillera à Genève, pour les avertir que je suis bien dans le train et à l’heure. Mais impossible de capter le réseau, ce qui aura le don de m’énerver tout le trajet.
Je m’installe confortablement, j’enfile mes écouteurs et je ferme les yeux afin de me reposer pendant plus d’1h30. A mon révveil, un paysage vallonné et ensoleillé défile derrière la vitre. C’est l’heure de prendre le dîner que je me suis concocté: pâtes, basilic maison et jambon blanc. Un repas idéal pour faire des réserves pour le lendemain. Autour de moi, les voyageurs commencent à s’endormir. Pourtant, nous approchons de Genève.
21h30. Nous sommes un peu en retard. Je n’ai toujours pas de réseau pour donner des nouvelles à Lucie. J’espère juste que j’arriverai à trouver Doune rapidement. Je passe les douanes avec facilité et je retrouve mon compagnon du week-end. Il est loin d’être en grande forme, puisque il a fait une nuit blanche pour son travail la veille. J’emprunte son téléphone portable pour prévenir Lucie et la rassurer.
Sur la route, nous discutons de la course du lendemain. Doune, qui a fait la Traversée l’année dernière en 10h41, m’explique le parcours. Novice en trail, je n’hésite pas à lui poser des questions. Ses réponses me seront bien utiles le lendemain. Nous sommes accueillis à Verbier par une pluie fine. Après avoir tourné dans le village, nous trouvons notre hôtel « Les Touristes » (ca ne s’invente pas!); nous y sommes chaleureusement accueillis. Nous rejoignons vite notre chambre. Doune prépare alors son sac pour le lendemain. Nous nous couchons à minuit et demi; Doune se lève dans moins de 4 heures….
Jour J
7h. Le réveil sonne pour la seconde fois, mais je n’ai pas entendu la première sonnerie. J’ouvre les yeux; Doune est bien parti, je ne l’ai pas entendu se préparer. Je m’extirpe difficilement du lit, je prends ma douche et je file prendre mon petit-déjeuner. J’y fais la rencontre de Laure, elle aussi sur la Traversée. Nous discutions tout en faisant le plein. Le temps de finaliser la préparation, et Laure m’emmène en voiture près du point de départ de la navette. N’ayant pas retiré mon dossard la veille, je dois trouver le moyen de prendre le bus. Après avoir discuté avec plusieurs membres du staff, j’arrive tout juste dans le dernier véhicule mis à disposition des coureurs, bondé. Je trouve la dernière place et je m’y installe. Il est 8h10, la bus se met en route; il ne fallait pas être en retard ce matin!
Arrivé à La Fouly, petit village qui culmine à 1 600 mètres, le décor est somptueux. Je retire mon dossard et je présente mon sac pour que le staff puisse checker le matériel obligatoire. J’installe mon dossard sur mon nouveau porte-dossard Quechua. Le dossard est très bien pensé, puisque le parcours avec les distances, les dénivelés et les lieux de ravitaillement y sont inscrits à l’envers. Du coup, pour le coureur, il suffit de baisser la tête pour se repérer sur le dossard. Une idée simple mais génialissime.
Je suis un des premiers coureurs à entrer dans le sas de départ. Je découvre les cors des Alpes, joués sur la ligne de départ. Je relace les lacets de mes Asics Gel Trabuco 14 et je règle mes bâtons. Le soleil commence à taper. Je retrouve Laure dans le sas. Elle commence à entrer psychologiquement dans la course, la musique de la CCC, qu’elle a couru l’année dernière, lui donne des frissons. 9h59. L’heure du départ est imminente. Le compte à rebours est lancé. 10, 9, 8…
Top départ
Laure et moi nous souhaitons mutuellement une bonne course. Puis nous partons. Je pars devant elle. Nous sommes sur une route bitumée en faux plat montant. Je trottine doucement à mon rythme. Le soleil tape déjà très fort! J’estime être dans le 1er tiers des coureurs, dans la longue file de traileurs qui serpente le flanc de la montagne. La masse s’étire déjà. Puis nous entamons la première ascension vers le col de la Fenêtre qui culmine à 2 698 mètres. Je remarque très vite que je ne suis pas à ma place. L’allure est trop soutenue pour moi. Je laisse donc passer régulièrement des coureurs, histoire de reprendre mon souffle. J’ai déjà très chaud et je bois beaucoup. Mais je continue l’ascension. Je laisse mon regard se promener sur le théâtre 3D-360° qui s’offre à moi. De temps à autre, nous croisons des concurrents sans dossards, assez originaux. Tout d’abord un petit chien, qui doit être, à l’origine, blanc. Il semble un peu perdu au milieu de tout ce monde. Son randonneur de maître l’attend un peu plus loin. Puis ce sont de grands poneys que nous devrons doubler.
Cela fait 1h20 que nous sommes partis et que nous montons sans cesse. Ca commence à tirer dans les mollets. Je mange ma première barre Mulebar. J’essaie de boire un peu plus souvent. Je sais que j’en ai pour un bout de temps avant l’arrivée et il serait stupide de se déshydrater trop rapidement. Puis, nous basculons sur une pente plus douce. De petits lacs nous accueillent, dont un sur la droite encore couvert partiellement de glace. Nous entamons la traversée de nos premières névés. Nous arrivons enfin au premier col, le Col de la Fenêtre. Nous passons au pointage puis nous replongeons aussitôt sur un peu plus de 200m. Dans la descente, le vent frais souffle de face et mes yeux se mettent à pleurer. J’essaie de les essuyer rapidement afin de pouvoir voir où je mets les pieds en courant dans cette descente. Arrivés en bas, je franchis une route, puis je reprends un chemin de pierres, pentu, sur le côté de la route. Je traverse à nouveau la route et je débute l’ascension vers la premier ravitaillement qu’est le Grand-Saint-Bernard. Je suis dans un petit groupe de 4 coureurs, en deuxième position, et nous approchons du premier objectif. Les supporters commencent à se faire entendre d’un « hop-hop-hop » et de « Bravo! » ou encore « Courage! », accompagné d’applaudissements. Le chemin s’aplatit le long du lac, lorsque nous apercevons les tentes du ravito. La foule s’est installée pratiquement en file indienne tout le long du chemin qui borde l’étendue d’eau. Chaque personne placée le long du parcours nous applaudit au fur et à mesure de notre passage. Nous sommes alors portés et nous accélérons le rythme jusqu’au premier stop; il est 12h08 (13ème km, 2h08 de course). Je sors mon gobelet et je me sers d’eau, de boisson gazeuse et de bouillon. Je pose mon sac dans un coin, je remplis mon camel back, encore remplis à son tiers. J’étais parti avec 2 litres de boisson, composée d’eau et de boisson de l’effort Effinov Nutrition goût neutre. Je remplis donc le camel back, que je complète avec 2 sticks de boisson de l’effort Effinov Nutrition goût menthe (il n’existe malheureusement pas de goût neutre en stick). Un enfant me regarde faire et je lui parle en même temps. Je ne sais plus trop ce que je lui dis mais, à la fin, je lui demande à la fin si il veut bien m’aider; je lui laisse alors les 2 emballages des sticks afin qu’il les jette dans une poubelle. Je repars alors pour le Col des Chevaux, qui se situe 2km plus loin, 250 mètres plus haut. En levant la tête, je découvre 200m devant moi un traileur qui a une allure bien particulière, et que je reconnais pour l’avoir vu courir sur différentes vidéos. Il s’agit de Emmanuel Gault, parti à 5h du matin pour la boucle de 110km; il m’a dépassé pendant que j’étais sur le ravitaillement, en plein remplissage de Camel Back. Je suis un peu déçu, car c’est assez rare de pouvoir se faire doubler par des extraterrestres tels que lui, et j’aurai aimé lui dire un mot d’encouragement à son passage…
Le col qui culmine à 2 714 mètres approche, et les supporters sont toujours présents. En haut du sommet, une femme me propose un peu de Coca, que j’accepte volontiers. Puis, j’entame la descente dans le pierrier. Particulièrement dangereux, il est interdit de doubler dans cette portion. Mais le bon esprit des coureurs facilite l’harmonie entre les descendeurs rapides et les plus lents, ces derniers n’hésitant pas à se mettre sur le côté au bon moment pour laisser passer. Pour moi, la marche lente en montée me reste un peu dans les jambes et j’ai besoin de me défouler les papattes. Du coup, je descends assez vite et je double pas mal de monde. Puis j’arrive dans un faux plat descendant, où la pierre a laissé place à l’herbe verte. Les vaches me regardent passer. Au loin, je repère un groupe d’une petite dizaine de traileurs. Je me lance l’objectif de les rattraper puis de me caler dans leur allure. Au bout de plusieurs minutes, je suis dans leur « roue ». Je suis juste derrière une nana qui dépote bien. On se parle de temps en temps. On se marre lorsqu’on passe à 2 mètres des vaches, qui paissent en nous regardant passer, la cloche tintant autour du cou. Nous sommes un petit groupe de coureurs qui nous suivons en file indienne à une allure qui me convient bien. Ma camarade tombe à un moment sur le côté du sentier mais, tel un éclair, elle rebondit et se redresse aussitôt. J’ai à peine ralentis mon allure; ca a été rapide. Quelques mots sont échangés pour être sûr que tout va bien.
Le chemin que nous empruntons se déverse sur les bords d’un lac artificiel. Nous longeons le lac sur son côté gauche, via un chemin de 2 à 3 mètres larges, tapissé d’une herbe verte fraichement tondue. Ce chemin est coincé entre l’eau et la roche. Le soleil est à son Zénith, j’ai l’impression d’être dans une serre tropicale. Quelques membres du groupe que nous composions, dont moi, sommes marqués par la chaleur et nous commençons à ralentir. Je décide de m’hydrater encore plus souvent, tout en évitant de trop remplir mon estomac. Ma camarade de course finit pas s’éloigner progressivement.
L’idée d’abandonner émerge
Nous quittons le lac et entamons la descente devant le barrage. Le bruit de la nature a laissé place à celle d’une route qui nous surplombe sur le flanc droit de la montagne. Je m’arrête un instant, car j’ai un lacet défait, et de petits cailloux me gênent dans les chaussures. En m’abaissant, un douleur que je connais bien se fait ressentir dans les mollets, le début des crampes. Je remets mes chaussures, je les lace comme il faut pour ne plus être embêté, et je repars en trottinant. Je prends alors un cachet de Sporténine, ce que je ferai alors tous les 45 min à une heure, jusqu’à la fin de la course. J’essaie de boire aussi beaucoup d’eau. Je regarde ma montre, chose que j’ai très peu faite jusqu’à présent. Il est 14 heures passées. Cela explique pourquoi j’ai faim. J’ai vraiment l’impression d’être dans une intemporalité et les heures qui marquent si bien nos journées habituellement, perdent tout leur sens sur la course. Le ravitaillement approche, et il faut absolument que je mange plus que correctement si je décide d’aller au bout. Car je viens à peine de passer le tiers du parcours, et les crampes à ce moment de la course ne sont pas une bonne nouvelle, voire elles me mettent un petit coup au moral. L’idée de devoir abandonner devient une issue possible. En entrant dans le village, une fontaine se trouve sur la droite de la route. Même si je sais que le ravitaillement est à 500 mètres, je m’y arrête pour m’asperger la tête, et mouiller ma casquette de running, chose que je n’aurai pas pu faire de toute façon au ravito. Je repars vers le complexe sportif qui accueille les coureurs. La foule est présente, ce qui tranche soudainement avec les moments de solitude dans lesquels j’étais 5 minutes auparavant.
On me bipe à l’entrée de la salle de Bourg Saint Pierre à 14h22 (4h22 de course – 27km). Puis je file au ravito. Je prends deux verres d’eau, ainsi qu’une plâtrée de pâtes accompagnée de 2 tranches de jambon. Puis je prends un bouillon que je coupe à l’eau froide, afin de le boire rapidement. J’ai l’impression d’être au ralenti. Je lis les quelques textos d’encouragement (un sms pour le boulot s’y est glissé). Je remplis mon Camel Back, avec le même manège réalisé 1 100 mètres plus haut. Je passe aux toilettes puis je repars. Sur ce ravitaillement long, je n’aurai passé que 22 minutes. Je décide d’appeler Lucie en ressortant. Sa voix me permet de me rebooster. A peine raccroché, je repars en trottinant. Je tape dans la main des enfants en passant. Une montagne se dresse devant moi, c’est celle qu’il faut gravir pour atteindre le prochain check point, la Cabane de Mille, située 850 mètres plus haut, 9 kilomètres plus loin. J’entame la montée en marche rapide. Je double quelques coureurs, mais j’entends aussi le bruit des bâtons de ceux qui me rattrapent.
« Salut, c’est encore moi! ». C’est ma camarade de descente qui m’avait distancé avant le barrage. J’ai dû la doubler sur le ravito. Maintenant, elle semble avoir la pêche. J’essaie de maintenir son allure et nous parlons de bières fraîches qui nous attendent au frais à l’arrivée. Mais je souffre du chaud, et très vite, elle me laisse sur place. En montant, je pense à ma maman, qui, je suis certain, me prendrait pour un fou et serait morte d’inquiétude. Ca me fait sourire. Les jambes sont lourdes, je mange un peu plus souvent des barres et des gels. Je bois souvent aussi, et je continue mon régime Sporténine. Je me dis que ce sera toujours bien d’avoir été jusque Lourtier…
Le chemin commence à s’aplatir, je décide de me remettre à courir. Le bruit de mes pas et de mes bâtons incitent les coureurs devant moi à faire de même. Mais le plat, c’est mon domaine. Et j’arrive à avoir une bonne allure tout en restant économique. Je dépasse un à un les coureurs. En m’approchant du col, je décide d’accélérer, ce que fait également le coureur que j’allais rattraper. Arrivés au col, rien, pas de ravitaillement. Les randonneurs nous montrent alors les tentes du ravitaillement qui se trouvent de l’autre côté du cirque; nous avons encore un bon bout de chemin. L’autre coureur prend un coup moral, moi aussi. Mais je repars aussitôt en lançant un « Bon, allez, ce ne sont pas les tentes qui vont venir à nous! ». Le dénivelé n’est pas très important et j’enchaine avec un peu plus de facilité course et marche rapide; l’air est moins chaud à cette altitude, je me sens plus à l’aise. Je profite aussi du paysage. De temps un autre, le bruit strident d’un rapace résonne. Lorsque je traverse la rivière, je trempe la casquette dans l’eau fraiche et je la retourne sur la tête. Cela rafraichit instantanément mon crâne, ainsi que ma nuque et mon dos.
J’arrive à la Cabane de Mille, perchée à 2480m d’altitude, à 17h12 (7h12 de course – 38km). Avant d’arriver sous la tente, j’ai croisé pour la dernière fois « ma camarade », qui repartait. Le vent souffle et il n’est pas désagréable de s’abriter sous la tente. Je remplis mon gobelet de chaque boisson disponible: bouillon, puis Coca, puis eau gazeuse, et sirop. Quelques morceaux de banane, des quartiers d’orange, et une poignée de raisin secs me permettent de refaire le plein. Je recharge mon Camel Back et je repars. Les jambes sont un peu dures. Je trottine tout doucement et j’entame la descente. Pendant les 5 premiers km, la descente est plutôt bien gérée. Je me mets d’ailleurs derrière un coureur qui a une allure parfaite pour me tirer un peu, sans me fatiguer Au 42ème km, j’enverrai le seul texto de la course à ma tante, qui m’envoie un message toutes les heures depuis le départ, et à Lucie: « Je suis au niveau marathon; 42km Plus que 19! ». C’est le moment que choisit ma Garmin Forerunner 610 pour s’arrêter, la batterie étant à plat (8h d’autonomie).
A partir de Servey, les 6 km de descente vont être plus raides, et beaucoup plus difficiles à gérer. Pénible seraient le mot qui conviendrait le mieux pour caractériser cette partie de ma course. Mes quadriceps répondent aux abonnés absents. Ils m’ont lâchement abandonnés. Seuls moi, mon mental et mes petits bras sommes encore présents. Je descends donc en utilisant mes bâtons pour me ralentir. Je n’ai pas envie de m’éterniser dans ce calvaire. Du coup, je serre les dents. Les jambes, si elles me supportent dans la douleur, ne peuvent freiner en descente. Du coup, ce sont mes bâtons qui servent de frein. Je pense qu’au niveau du style, je perds pas mal de points sur cette portion. A mi-chemin, je suis épuisé et je décide de faire une halte sur un tronc, au soleil et face au décor qui m’est proposé. Je prends une barre Mulebar, et ça repart; dans le même calvaire. Progressivement, j’arrive dans la vallée. A proximité d’une fontaine, des amis se sont retrouvés pour prendre l’apéro. Ils se relaient pour remplir des gobelets et en donner aux traileurs. Je les remercie chaleureusement et je repars. La pente s’adoucit et je peux repartir en courant plus ou moins normalement. Le chemin débouche sur une route caillouteuse dont l’inclinaison est parfaite. Je crains alors le passage qui s’engouffre en peu plus loin sous les bois. La surprise d’une pente raide pour terminer m’effraie. Je me mets à marcher histoire de préparer mes jambes à cette éventualité. Mais finalement, pas de mauvaise surprise, je peux reprendre mon allure. J’aboutis à une route qui me fait emprunter un pont de bois. De l’autre côté j’aperçois le début de la foule, ce qui annonce la proximité du ravitaillement. Et là, un éclair me stoppe sur place. Ce ne sont pas les crampes soudaines qui me foudroient. Non, c’est mon bâton droit qui s’est tout simplement planté entre deux planches du pont et qui m’a retenu par la dragonne. Je repars, en remarquant que le chemin remonte légèrement pour aboutir au ravito.
Les spectateurs sont là, nombreux. Les encouragements sont faits avec une telle ferveur que je me retourne pour savoir ce qui se passe. Mais je suis bien seul et tout ces encouragements sont bien pour moi. Je remercie, avec la banane jusqu’aux oreilles. J’arrive à 19h07 à Lourtier, situé à 1 074 mètres d’altitude (9h07 de course, 49km). Il fait chaud, je bois un peu (je me suis bien hydrater sur la descente), je prends des abricots secs, des quartiers d’orange et des morceaux de banane. Je me sers un bol de bouillon et je vais m’assoir sur un banc. Vais-je repartir? Sur le trajet pour venir à Verbier, Doune m’avait prévenu. Dès la sortie de Lourtier, on entame une longue, longue, longue montée. Il faut garder du jus pour cette partie de la course. Et du jus, en ai-je vraiment encore?
Lourtier: vais-je repartir?
Je prépare mon sac. Après tout, ce sont les descentes les plus pénibles, je n’ai pas encore souffert sur les montées. Et je sais qu’après la montée, la descente vers Verbier n’est pas trop abrupte, largement gérable. Et puis Doune m’a dit d’être à La Chaux pour le coucher de soleil. Donc faut y aller…
J’ai un peu de mal pour savoir dans quel sens repartir depuis le ravitaillement. Je demande mon chemin à un bénévole. Je marche en mangeant une barre Isostar Max Cereal pomme-abricot et les pâtes de fruits Isostar Hight Energy Fruit Boost. Dès la bifurcation pour sortir du village, un mur se dresse devant moi. Et là, je débute l’ascension. Doune avait tord. Elle n’est pas longue cette montée. Elle est juste interminable. Plus de 2 heures de montées. Dans les bois, sans vue. Je m’arrête à ce que je crois être ma moitié du parcours, mais qui je pense avec le recul, n’en sera même pas le quart. Je prends un Gel Energy Booster Cola Isostar afin de me rebooster. Je repars derrière un groupe qui me semble à une bonne allure, une allure plus lente que celle à laquelle je pourrai aller mais que je ne pourrai tenir que 20 à 30 min. Mais le groupe des 8 traileurs va se réduire comme une peau de chagrin au fur et à mesure que le temps et les mètres vont passer. Nicolas mène le groupe. Il est sur le parcours de 30km. Au bout d’un heure, nous ne sommes plus que 4. Soudain, Nicolas s’arrête, les 2 suiveurs continuent. En arrivant à côté de Nicolas, je lui demande si ca va. Il me répond qu’il a besoin de boire car il commence à avoir des crampes. Je lui donne alors un cachet de Sporténine, qu’il accepte. Nous repartons sur la même allure et nous n’allons plus nous arrêter jusqu’au sommet. Soudain, nous apercevons les rayons qui percent de plus en plus à travers le feuillage. Une crête se dessine. Mais arrivés à ce point, le chemin se poursuit sur le côté. Nous poursuivons donc. Un quart d’heure plus tard, nous croisons des randonneurs. Ils nous disent que le plus dur est fait, ce qui nous remonte le moral. Mais la petite phrase qui suit nous calme tout de suite, lorsqu’ils nous précisent que nous avons fait la moitié du chemin. Avec le recul, je dirai que oui, nous n’avions plus que la moitié à faire pour rejoindre le ravito, mais nous étions bien plus proches du sommet. Nous poursuivons donc. Dans cette éternelle montée, j’ai une pensée à toutes ces personnes qui souffrent du cancer. A ces enfants qui n’ont pas demandé de souffrir. Face à la douleur qu’ils doivent subir, la mienne n’est rien, d’autant plus qu’elle est pratiquement volontaire, et que ce n’est l’affaire que d’une grosse demi-journée.
Nous sortons enfin des bois. Nous voyons la crête qui s’élève au dessus de nos têtes. Bien que nous nous sentions seuls pratiquement tout le parcours, nous découvrons que nous sommes nombreux sur cette crête dégagée, une quinzaine de coureurs environ. Puis nous sentons une odeur de barbecue. De jeunes spectateurs se sont installés pour pic-niquer. Ils ont préparé des gobelet d’eau et nous les tendent. L’eau pure fait du bien. Nous poursuivons notre chemin. Nous passons à proximité d’une croix au pied de laquelle est assis un traileur, il vomit. Je lui demande si tout va bien, si il veut être raccompagner aux voitures des jeunes 20 mètres plus bas. Il ne répond pas, ne relève même pas la tête. Nico lance alors un « Allez, bon courage », auquel il répondra par un simple merci. Le chemin s’aplatit enfin. La vue sur Verbier en contrebas est magnifique. Le soleil flirte avec les cimes, on a l’impression qu’il pose juste à côté des Dents du Midi, pour la photo « coucher de soleil » souvenir. Nicolas défait son sac et étire ses jambes. Les courbatures sont toujours là. Moi, je trépigne d’impatience de pouvoir à nouveau me dégourdir les jambes, mais j’ai un peu de scrupule de le laisser sur place. Je prends alors une photo des cimes éclairées par le coucher de soleil derrière nous. Une femme qui fait le parcours 30km nous rejoint. Elle en a plein les baskets, mais je la remotive en lui disant que le reste du chemin est assez plat et que le dernier ravitaillement n’est plus très loin. Elle repart. Nicolas sent que j’ai envie de repartir et m’autorise à le laisser. Je pars en le remerciant chaleureusement pour son aide dans la montée et je reviens aussitôt pour lui proposer d’autres cachets contre les crampes, qu’il accepte volontiers. Je repars en courant sur les sentiers. Je double la femme croisée quelques minutes auparavant, qui se rafraichit à un rivière que je franchis en 3 foulées. Puis je rejoins le chemin routier qui conduit à la dernière tente du parcours, encore située à 500 mètres. J’entends une fille hurler des encouragements. Je vois qu’il n’y a personne devant moi et je devine alors que ces encouragements sont pour moi. Je presse le pas. Je la retrouve devant la tente, c’est la bénévole chargée de biper les arrivées. J’arrive à La Chaux à 21h32, située à 2 200m d’altitude (11h32 de course, 54km).
Dernière ligne droite pour tout donner
Je profite du ravitaillement pour faire le dernier plein d’énergie. Le soleil se couche et il commence à faire froid. Je décide d’enlever mon t-shirt M68 Bioceramic, doublé au-dessus par le t-shirt bleu de la Runnosphère. Torse nu, je me sèche sous le chauffage installé sous la tente puis j’enfile le t-shirt du cross du Mont-Blanc 2011 avec une polaire par-dessus. Je quitte aussi ma casquette et mes lunettes Julbo Ultra qui ne me serviront plus pour le reste du parcours. Je regarde les textos sur mon portable: Oh que oui, ca sent l’écurie; je ne vais rien lâcher, et je vais montrer qui est le patron! A ce moment, je suis assez content, voire euphorique, car je me dis que les 7 km de descente, je peux me les torcher en une heure, et je sais aussi que cette dernière partie du parcours est facile. Au moment de partir, je souhaite une bonne fin de parcours à Nico, qui vient d’arriver au ravito. Et je repars en marchant vite.
Un duo de traileurs me double en courant. Je décide de leur emboiter le pas. Mais une bosse reste à gravir avant de redescendre. Un des deux coureurs devant moi s’arrête net à cause d’une crampe; son ami me dit de passer devant. Je lui souhaite bon courage et je continue mon chemin, qui longe une sorte d’aqueduc naturel. Puis le chemin tombe dans le versant vers Verbier. Je commence à me maudire car, comme un idiot, je n’ai pas préparé ma frontale Petzl. Je sais qu’elle est au fond du sac et que je vais devoir m’arrêter. Pour le moment, il fait encore suffisamment clair pour continuer. La descente est assez abrupte, et les quadriceps sont plus que douloureux. Je m’aide beaucoup de mes bâtons pour descendre, tout en essayant d’être le plus rapide possible. Puis, je m’arrête à la lisière du bois pour installer ma frontale; sous le bois, la visibilité est quasi nulle. A partir de ce moment là, je ne m’arrêterai plus de courir. Je double ainsi plusieurs coureurs. Je traverse un hameau de chalets d’alpage; je vois les lumières de Verbier au loin, plus bas. J’entre à nouveau dans le noir des bois. A un moment, je pense que le chemin se termine en épingle pour redescendre en contre-sens. Mais, à la dernière seconde, je remarque que le chemin se poursuit tout droit et que l’embouchure que je souhaitai prendre n’était autre qu’un précipice.
Je continue sur mon allure. Je glisse parfois sur des racines d’arbres humides, mais je me relève assez vite pour poursuivre. Je suis souvent seul dans le bois, très sombre. Seules des marques placées au sol tous les 25 mètres environ réfléchissent la lumière de ma frontale. Ces marqueurs permettent de courir avec assurance dans ce bois sombre, dans lequel aucun bruit ne pénètre. Le silence règne. Seul le rythme de mes pas et de mes bâtons résonnent, entrecoupé par mon souffle. Je profite de cet instant. Courir dans le bois la nuit, sans devoir chercher son chemin ou se sentir perdu, n’est pas une chose courante.
Puis le chemin s’élargit. Je double des coureurs qui marchent mais qui, à mon passage, se remettent à courir. Je les entends derrière moi me poursuivre. Un coureur devant moi n’attend d’ailleurs pas que je sois à sa hauteur pour se remettre à courir. Arrivé à son niveau, je commence à lui parler mais il me demande de parler en anglais. Un peu dur de se mettre à parler la langue de Shakespeare à ce moment là. Mais je lui dis que l’arrivée n’est plus très loin. Je le distance un peu. La lumière de la ville apparait. J’ai du mal à trouver les marques qui signalent le chemin à prendre. Je prends une bifurcation qui m’entraîne sur un terrain cross. Ne voyant pas de repères, je rebrousse chemin et je signale à l’anglais qui me rejoint que je ne suis pas sûr du chemin. Finalement, en contrebas, j’entends des personnes qui me signalent que c’est bien la bonne route à prendre. Je traverse le terrain de cross, puis je demande ma route. Des jeunes m’hurlent de les rejoindre et d’emprunter l’escalier. Je descends difficilement les marches. Je cherche à nouveau mon chemin. C’est un spectateur anglais qui me désigne la route. Je repars en accélérant car je sens derrière la pression des coureurs qui accélèrent aussi. Avant chaque bifurcation, je ne cherche plus les marques au sol mais je crie tout simplement « c’est par où? ». Les spectateurs, de plus en plus nombreux, m’encouragent et m’indiquent le chemin à emprunter. Je lâche ma foulée, et je déroule les pas. J’ai l’impression d’être au finish avec Salvio lors du 10km de L’Equipe qui s’est déroulé 3 semaines plus tôt. Mais là, je suis seul, et il est hors de question de me faire doubler sur ces 500 derniers mètres. Descendant la rue, les personnes installées aux tables des bars et des restaurants n’hésitent pas à donner de la voix pour m’encourager. Ca me booste encore plus. Puis je vois enfin les barrières qui servent « d’entonnoir à coureurs ». Un petit garçon fait un sprint devant moi pour m’accompagner sur 20 mètres, puis j’emprunte le coude qui mène directement à la ligne d’arrivée. C’est gagné! Je suis Finisher!
Ma Garmin 610 s’étant arrêtée au bout de 8 heures de course, je ne connais pas mon temps. Je me fais biper et je cherche un chrono d’arrivée. Je finis par demander au photographe, qui m’annonce qu’il est 22h47. J’ai mis plus d’une heure pour descendre finalement. Mais je trouve que c’est une superbe temps et je suis super content. Le photographe me demande de poser pour la photo. J’ai le sourire jusqu’au oreilles et je lève mes bâtons en guise de victoire. Le public est chaleureux et m’applaudit alors. Le flash crépite et le photographe, après avoir regardé le résultat sur son appareil, me fait un sourire et un signe de la tête, genre: « c’est une superbe photo! ».
Des souvenirs plein la tête
La douche m’a revigoré. Allongé sur mon lit, je fais une séance de récupération Compex Sport Elite. Je regarde la position de Doune. J’estime son arrivée entre 4h30 et 5h00 du matin. Puis je profite du wifi de l’hôtel pour aller sur Facebook. Je revis mon parcours grâce aux messages publiés automatiquement sur mon mur à chacun des mes passages aux checkpoints de la Traversée, et je découvre tous vos messages d’encouragement; cela fait chaud au cœur. J’ai le sourire; je vais pouvoir m’endormir avec le sentiment du travail bien fait, et avec des images plein la tête.
Remerciements
Je tiens à remercier particulièrement Doune pour m’avoir aidé à rejoindre Verbier (et à en redescendre), et pour sa compagnie et sa bonne humeur. Bravo à lui car il termine la boucle à la 80ème place, en 23h39!! Un grand respect.
Merci à tous les bénévoles de l’organisation qui ont été l’image de ce qu’est le trail: convivialité, bonne humeur, entraide.
Merci aux Suisses et aux spectateurs pour leurs encouragements tout au long du parcours, bien plus que nécessaires pour réaliser la distance.
Merci à tous pour vos encouragements et vos messages.
Merci à tous ceux qui soutiennent ou vont soutenir mon défi Verbier/Fiz pour financer la recherche sur le Cancer.
Le récit de la boucle 110km de Doune: http://www.coureurduchablais.com/blog/2012/07/12/recit-de-la-boucle-verbier-saint-bernard-2012
Commentaires
Le 12 juillet 2012 à 8 h 54 min, Johan a dit :
Super CR plein d’émotions et de beaux paysages,
Bravo Greg
Le 12 juillet 2012 à 14 h 40 min, Greg a dit :
Merci, c'est un bel endroit pour courir!
Le 12 juillet 2012 à 10 h 55 min, julien a dit :
bravo Greg !
C'est toi le parton !
Le 12 juillet 2012 à 10 h 57 min, julien a dit :
quel est le c#*$n qui à ajouté un t à mon toi ? ;)
Le 12 juillet 2012 à 14 h 40 min, Greg a dit :
De quoi parles-tu? ;-)
Le 12 juillet 2012 à 14 h 40 min, Greg a dit :
Merci Ju! Bien sûr que c'est moi le patron!
Le 12 juillet 2012 à 11 h 50 min, JC a dit :
Bravo Greg, alors ca t'as donné l'envie d'y revenir ? Pour ma part CCC fin aout et Trail des Aiguilles Rouges fin sept. Pas de Saintelyon cette année en revanche. Et pour le GPS longue distance, rien ne vaut le Foretrex 401 (129 euros, 18 heures d'autonomie). Felicitations en tout cas!
Le 12 juillet 2012 à 14 h 43 min, Greg a dit :
Merci JC! Tu as des belles courses prochainement. Mais je suis déçu de ne pas te retrouver à la Sainté...
Pour le GPS, je me dis que pour l'utiliser 2-3 fois par an, ca ne vaut pas le coup. Surtout que je compte bien arrêter le chrono moi-même sur la Sainté...
Le 12 juillet 2012 à 15 h 37 min, julien a dit :
t'inquiètes, je te prêterais mon vieux 305. il a tenu 8h30 il y a peu ;)
Le 12 juillet 2012 à 17 h 03 min, Greg a dit :
Merci, me voilà rassuré! ;-)
Le 12 juillet 2012 à 14 h 46 min, matthieu a dit :
Merci pour ce beau compte rendu,
C'est toujours très touchant pour nous organisateurs de lire toute l'émotion que suscitée par notre course. C'est ce qui nous pousse à continuer.
Le 12 juillet 2012 à 16 h 56 min, Greg a dit :
C'est un très beau trail que vous organisez-là, qui est couronné par un état d'esprit hors norme des bénévoles et des spectateurs. Un grand bravo, un grand merci!
Le 12 juillet 2012 à 14 h 52 min, Johanna a dit :
Salut Greg !
Au bout du clavier, 'la camarade de course' qui a ri des vaches, qui a fait un superbe rattrapage de chute de dernière minute (d'ailleurs, quand j'y repense, je n'arrive toujours pas à analyser ce qui s'est passé !! :-)) et avec laquelle on a parlé bière!
C'est vraiment drôle et génial de revivre la course de cette façon quelques jours après l'avoir terminée... et surtout quand on se trouve avoir un rôle dans celle-ci !! Très sympa compte rendu! Je vois que tout comme moi, ce que tu retiens de cette course n'est en rien les difficultés - physiques ou mentales- mais bien le bonheur de l'accomplissement, et surtout la beauté de ce qu'on a vécu...
En tout cas, contente d'avoir marqué un passage de ta course, et contente aussi et surtout de voir que ce kilomètre vertical de La Chaux n'a pas eu raison de toi !
Bon courage à toi pour la 2ème étape de ton défi (quelle est-elle au fait ?) et toutes mes félicitations encore !
Le 12 juillet 2012 à 17 h 02 min, Greg a dit :
Salut Johanna! Très sympa de se retrouver ainsi!Bravo pour ta course! Tu as su finir avant les 12h, chapeau bas! C'était très sympa de croiser ta route, ta convivialité et ta bonne humeur!
La prochaine étape de mon défi est le trail du Tour des Fiz (64km, 5300m de dénivelé); va falloir assurer!
Et toi, quelle est ta prochaine course?
Le 12 juillet 2012 à 14 h 54 min, François a dit :
Magnifique trail et tout un CR!
Le 12 juillet 2012 à 17 h 02 min, Greg a dit :
Merci François! C'est vrai que c'était une magnifique course!
Le 12 juillet 2012 à 16 h 51 min, Roms a dit :
Bravo pour ce récit captivant, et surtout pour avoir su trouver la volonté d'aller au bout de cette aventure !
J'ai beaucoup apprécié le passage où tu relativises tes souffrances (volontaires) en pensant aux malades du cancer qui eux n'ont pas choisi de souffrir.
Le 12 juillet 2012 à 17 h 05 min, Greg a dit :
Merci Roms! Content d'avoir su t'emmener avec moi sur ce trail.
C'est vrai que quand tu es en plein doute, pensez à ceux qui préfèreraient être à ta place permet de relativiser...
Le 12 juillet 2012 à 16 h 52 min, Guy-Michel a dit :
Bravo, j'ai mis 2 heures de plus avec autant de plaisirs et de bonheurs. Dommage d'avoir loupé le couché de soleil sur les Dents. Bravo aussi pour l'action et merci pour ce récit.
Le 12 juillet 2012 à 17 h 06 min, Greg a dit :
Merci Guy-Michel! Oui, le couché du soleil était magnifique, tu as loupé quelque chose! Faudrait revenir sur place pour découvrir cela!
Encore merci pour tes encouragements!
Le 12 juillet 2012 à 20 h 28 min, doune a dit :
ben écoute, de rien et vivement l'année prochaine !
J'espère que mes conseils t'auront aidé à mieux apprécier cette course... j'aurai pu te rattraper pour te donner les noms des sommets croisés, mais tu t'es pas laissé faire, well done !
Le 13 juillet 2012 à 12 h 19 min, Greg a dit :
Déjà, le fait de me présenter le parcours, ça m'a permis de ne pas être dans l'inconnu, et moralement, c'est un plus, même quand c'était dur!
Après, il était hors de question que tu me doubles! ;-)
Le 12 juillet 2012 à 23 h 04 min, Philippe a dit :
c'est quoi ce scandale ! ça vaut au moins 12 points UTMB une journée pareille !
Le 13 juillet 2012 à 12 h 20 min, Greg a dit :
Haha! Tu m'étonnes!
Le 14 juillet 2012 à 9 h 07 min, Runonline a dit :
Bravo Greg, tu l'as fait et c'est quand même un gros morceau ce Verbier !
Allez, une p'tite récup' et c'est reparti :-)
PS. t'as laissé de la bibine pour les autres aux ravitos au moins avant de partir ??
Le 17 juillet 2012 à 15 h 39 min, Greg a dit :
Merci!
C'est vrai que là, je suis en plein mode récup' pour les Fiz! C'est pas gagner...
En tout cas, ne t'inquiète pas, j'avais laissé une barrique de bière pour les suivants! ;-)
Le 16 juillet 2012 à 21 h 03 min, Bernard a dit :
Un super CR, costaud à souhait, comme le finisher que tu es , Greg.
Encore bravo :)
Le 17 juillet 2012 à 15 h 39 min, Greg a dit :
Merci Bernard!
Le 17 juillet 2012 à 7 h 23 min, Eponyme a dit :
Bravo Greg, superbe course !
Le 17 juillet 2012 à 15 h 39 min, Greg a dit :
Merci Morgan!
Le 18 juillet 2012 à 11 h 37 min, nfkb a dit :
Hello,
tout d'abord bravo pour ta course ça a l'air d'être bien plus compliqué que des courses sur route ou plus plate comme la SantéLyon... respect.
J'ai les pétoches pour le trail des aiguilles rouges fin septembre.
Quelques questions pratiques :
- quelle sortie longue max as tu faite ?
- tu as bu approximativement combien de litres ?
- sais tu dire combien de barres/gels tu as boulotté ?
- avais-tu utilisé des bâtons avant ? j'hésite à en acheter pour une seule course mais apparemment ils t'ont beaucoup soulagé...
à pluche
Le 18 juillet 2012 à 12 h 44 min, Greg a dit :
Comme dit Julien, déjà la pression?
Ma plus grosse sortie longue était de 2h30. Tu peux retrouver tous mes entraînements ici: https://trailandrunning.com/category/prepa-2012/prepa-verbier-fiz/
Mais je t'avoue que j'ai capitalisé sur ma prépa marathon de Paris et j'ai fait du travail spécifique Trail, sur 6 semaines.
Je pense que l'important dans ce type de prépa est de bien préparer les quadri. J'ai fait pas mal de montées-descentes en mode course à pied sur des pentes correctes. Mais j'ai manqué de montées-descentes sur des pentes bien raides. Du coup, mes quadri ont lâché sur une partie de ma seconde descente de Verbier, bien pentue. Je crois qu'il faut vraiment un travail spécifique de descente, bien rapide.
Côté conso, j'ai dû boire 6l de boisson Effinov. Je ne compte pas ce que j'ai bu sur ravito, on pourrait alors ajouter 1,5l facile. Pour info, il a fait chaud ce jour là.
Pour les barres et les gels, c'est un peu plus dur. Je n'avais pas compté ce que j'avais pris et, ayant jeté, les emballages aux ravitos, je n'ai pas de compte précis. Disons approximativement une dizaine de barres et entre 5 gels.
Pour les bâtons, je n'avais jamais fait de course avant avec des bâtons. J'avais fait 2-3 tests lors de rando en montagne mais jamais rien de bien sérieux. J'avais vu une vidéo de Dawa Sherpa qui expliquait comment utiliser les bâtons, avec plantage de bâton droit en même temps que la pause du pied droit puis de même pour le pied gauche, et ainsi de suite. Ce qui nécessite une certaine dextérité mais qui est assez efficace, surtout en montée.
Je t'avoue que sans bâtons, je crois que je serai encore à Verbier.
En tout cas, bon courage pour les Aiguilles Rouges. Si je peux te permettre de te donner un conseil, c'est de te réserver pour la seconde partie de parcours qui risque d'être terrible. Le -1200m risque de faire mal!
Bon courage!
Le 18 juillet 2012 à 14 h 06 min, nfkb a dit :
ouille ouille ouille ! quand je vois la prépa que tu as faite je sens que je vais bien souffrir ! je vais bien regarder les minimas pour voir comment gérer ce trail en mode tortu(r)e :)
Le 23 juillet 2013 à 22 h 12 min, francois a dit :
Bonjour Greg,
Bravo pour ce compte rendu de course qui reflete très bien les difficultés, le parcours, les moments de doute et en plus des conseils techniques. J'ai couru la traversée il y a deux semaines avec une superbe météo et encore pas mal de neige (ce qui à permis de glisser ur les fesses dans les descentes), pour la premiere fois j'ai compris le sens du mot finisher en arrivant un qq minutes avant minuit....
Bien sportivement
François
Le 25 juillet 2013 à 18 h 00 min, Greg a dit :
Merci beaucoup François! Un grand bravo pour avoir été au bout et d'être arrivé avant minuit! J'imagine que que tu as encore plein de magnifiques image dans la tête...
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