RECIT DE COURSE: The Trail Yonne 85km – la Revanche!
Pour la Runnosphere, le week-end dernier permettait à ses membres de se retrouver. C’est sur The Trail de l’Yonne que le rendez vous été donné…
Samedi matin, je récupère Djailla et Maya ainsi que son fils Alexis au pied de l’Arc de Triomphe avant de filer vers Sens. Après moins de 1h30 de voiture, nous arrivons au village de la course. Nous y retrouvons Jipé et sa famille; Noostromo et Running Newbie accompagnés de leur fille; Jahom, et Stéphanie de Baskets aux pieds. La fine équipe est au complet et nous retirons nos dossards. The Trail de Yonne est une course intéressante pour la Runnosphère car elle est permet à ses membres de pouvoir se positionner sur une course à la portée de chacun. En effet, il propose plusieurs distances: 18km, 35km, 65km, 85km et 110km. Bref, il y en a pour tous les goûts. De plus, pour les membres éparpillés partout en France, cette course reste facile d’accès car Paris reste central pour tout le monde (maximum 3h de train pour rejoindre Paris) puis une heure de train depuis Paris pour rejoindre Sens. Que demander de mieux?
Avant le retrait des dossards, je dois faire contrôler mon sac. Une fois celui-ci validé, je peux retirer mon précieux sésame ainsi que la puce qui l’accompagne. Un petit autocollant rouge collé sur le papier que j’épinglerai sur mon t-shirt permet d’identifier que je cours les 85km. Une casquette noire The Trail est également fournie, je m’en coiffe aussitôt.
Tout le monde ayant retiré son dossard, nous nous rendons à notre gîte, situé à moins de 30 min de voiture du départ de la course: la Commanderie de Launay. En pleine nature, l’endroit est sympathique et nous sommes très bien accueillis par nos hôtes. Nous installons nos affaires dans nos chambres et avant de déjeuner, nous récupérons nos tout nouveaux t-shirts Runnopshère. La salade de pâtes engloutie, je me prépare rapidement dans ma chambre. Les autres suivent et nous nous rendons à nouveau sur le village de The Trail. Nous nous perdons en route et nous avons un peu de mal à trouver une place sur le parking dédié à la course. Nous ratons de peu la conférence de presse.
Mon départ en dans moins de 30 minutes, et je commence à me préparer. Finalement, je laisse mes bâtons, j’estime que j’en n’aurai pas besoin. Je retrouve Sylvain Bazin, que je n’avais pas vu depuis au moins… pas mal de temps. Nous discutons un peu et nous immortalisons le moment. Mathieu, de Running France est là aussi. On parle un peu, même si moi, je commence à speeder car l’heure de mon départ arrive.
A peine dans le sas de départ, je découvre que j’ai mon tuyau de poche à eau qui s’est pincé. J’enlève à nouveau mon sac, j’essaie de remettre ce foutu tuyau. Ca marche. J’accroche les satellites puis je cherche du regard mes compagnons qui partiront une heure plus tard sur le 18 ou 35km. J’aperçois de loin Nico et Philippe, en compagnie de Stéphane, avec qui j’avais participais au triathlon de Cannes quelques semaines auparavant et qui va courir le 65km. Un petit coucou de loin, et je ne le reverrais plus.
L’organisateur de la course nous briefe. Le départ est proche. Tout en écoutant, je m’assure que tout est bien en place, que je n’ai rien oublié. Et c’est parti!
Top départ!
Je passe sous l’arche et j’active ma montre de running GPS Forerunner 620 ainsi que ma Suunto Ambit. Coucou aux copains et je suis parti pour 85 bornes!
La stratégie est simple: finir la course et la gérer au cardio. Bon, le truc, c’est que j’ai pas trop couru depuis l’Ecotrail. 2 footing, une sortie vélo et un triathlon. Du coup, je ne sais pas où en est mon cardio. Mais je définis que je ne dois pas dépasser les 150bpm sur le plat et pour les côtes, je me mets à marcher quand j’atteins les 165 bpm.
Au niveau alimentation et hydratation, j’ai adopté la technique soufflée par Mangeur de Cailloux: une poche à eau de 1 litres d’eau avec un stick de bicarbonates Isostar. Dans les poches avant, une bouteille de Gatorade et une gourde de 200ml avec de la boisson Isomax de Powerbar. En solide, des pâtes d’amande, des barres High Energy et des gels Actifood, et des tablets High Energy.
On attaque par une première montée qui annonce la couleur. Puis la descente qui s’en suit est aussi rude. Mais le rythme de croisière s’installe ensuite.
Nous traversons la plaine puis nous débutons un petite montée dans la forêt. Avec mon rhume, j’ai peur de ne pas assez oxygéner mes muscles, ce qui pourrait enchainer des courbatures par la suite. Je suis concentré pour respirer bien profondément et m’oxygéner un maximum!
Premier arrêt: Collemiers
Après 50 minutes de course, le premier ravito fait son apparition. La ville de Collemiers est animée pour l’occasion, ce qui rend l’accueil jovial! Je fais un arrêt rapide pour prendre un verre d’eau, mais aussi quelques noisettes et abricots secs. Mais pas besoin de s’éterniser, je repars aussitôt.
Sur le chemin, je profite du paysage. Je ne connais pas l’Yonne et c’est l’occasion pour moi de faire une visite de la région. Je cours tranquillement en suivant mon cardio et en levant les yeux pour profiter des alentours. UN balisage annonce pour les traileurs du 35 km qu’il faut partir à gauche, pour moi, je poursuis par le sentier qui grimpe sur la droite. Mon cardio va de mieux en mieux et je trouve de bonnes sensations. Mais je maintiens l’allure qui permet de m’économiser. Le soleil a effet décidé de percer les nuages. Il chauffe la peau mais pas suffisamment par rapport au vent froid qui souffle de face. A Egriselles-le-Bocage, l’accueil est chaleureux et des supporters placés dans un virage encouragent les coureurs avec des décibels et le sourire. Devant le café du village, une table avec des gobelets d’eau invite le coureur à s’hydrater. avec un second coureur, je ne me fais pas prier pour avaler le contenu du gobelet, en remerciant chaleureusement pour ce ravitaillement « sauvage ». Je fais la connaissance de Germain. Il est de la région et se prépare pour la CCC qu’il courra en août prochain. Je le vois avec ses bâtons accrochés à son sac et je le charrie un peu. Mais je lui explique que j’avais moi aussi hésité longuement avant de les laisser juste avant la ligne de départ. Il relativise en disant qu’il les fais prendre l’air. Il ralentit un peu et je poursuis mon chemin.
Chaumot: 5 minutes d’arrêt!
A Chaumot, le soleil brille toujours. Cela fait 2h30 que je cours (25km) et il est temps de prendre un bon ravito. Je rempli ma poche à eau et je galère vraiment pour la remplir puis le refermer. Je remplis aussi ma bouteille Gatorade vide ainsi que ma gourde avec de l’eau, que je complète avec un stick de bicarbonates. Je remets mon sac sur le dos et en testant la pipette, je découvre que rien arrive. Le tube a du se pincer. Je l’enlève de nouveau et je parcours avec mes mains dans le sac le tuyau pour que celui-ci soit bien positionné. Sur mon dos, cela fonctionne correctement. Je prends dans mes mains raisins secs, amandes et un morceau de banane puis je repars en mangeant toute mes provisions tout en trottinant.
J’avance et je remercie les nombreux spectateurs et bénévoles sur le parcours qui encouragent. Un petit raidillon est emprunté à la sortie de Chaumot puis le terrain est assez plat et j’enclenche le mode automatique. Je suis dans mes pensées et je double un coureur sans y prêter attention. Puis, en sortant de ma bulle, je remarque que mon cardio est un peu monté et je décide donc de lever le pied. Le coureur doublé me rattrape etil engage la conversation. Il a déjà fait beaucoup de courses et effectue son premier trail depuis sa convalescence. Il faut dire qu’il a bien esquinté ses genoux lors de sa dernière course: la diagonale des fous. Il s’était blessé sur le premier tiers du parcours et avait tout de même réalisé le reste de la course en marchant tant bien que mal. Il se l’est promis, il l’a refera cette course, mais dans de meilleures conditions!
Je poursuis sur mon allure cardio en bonne compagnie, et nous sommes rejoints par Germain et son nouveau compagnon de route. Nous avançons en groupe de quatre tout en papotant. L’allure ralentit légèrement mais je me détache devant avec le quatrième coureur.
Je traverse Verlin puis j’emprunte un petit sentier qui grimpe, avant de traverser une longue ligne droite de hautes herbes en lisière de bois. Je vois des coureurs un peu plus loin qui tournent sur la droite. Arriver à l’intersection, je regarde ma montre, je viens de faire la distance marathon en 4h25. C’est l’heure pour ma fille de prendre son dîner; je décide d’appeler mon épouse. Je la rassure tout de suite pour lui dire que les sensations sont bonnes et que j’irai au bout. La dernière fois que je l’avais appelé pendant une course, c’était à l’Ecotrail 80km et c’était pour lui annoncer que j’arrêtais. Je la rassure, je parle à ma fille qui me répond dans son langage. Je raccroche. Arrivé en haut de la montée, je fais une pause technique et j’en profite pour mettre un t-shirt à manches longues sous le nouveau t-shirt à manches courtes Runnosphère. Il n’est pas encore 20h mais il fait déjà froid. Maudit vent!
Je trouve que la température descend vite et je crains une chose, de ne pas être assez couvert pour la nuit. En effet, dans mon sac, il ne me reste que ma veste en Gore Tex à manches courte. Éventuellement, des manchons pourront me réchauffer les avant-bras si il fait vraiment froid. Mais pour le moment, la superposition des 2 t-shirts feront l’affaire.
Un peu plus loin, un coureur qui ressemble à Sylvain Bazin remplis le ruisseau. Je le double en me disant que Sylvain doit être bien plus loin devant. Mais finalement, il me rattrape un peu plus loin. Surpris de le voir là, il m’apprend que ses mollets le font souffrir. Sans ma compagnie, il marcherait. Je lui propose de courir avec moi jusqu’au prochain ravito qui est à 3km de notre position. Nous en profitons pour discuter et il me raconte ses dernières aventures, telle que Saint-Jacques de Compostelle en courant, parmi tant d’autres.
Germain nous rattrape lorsque nous arrivons sur une colline coiffée d’une chapelle. La vue est magnifique de part et d’autre. Puis nous redescendons par les bois. En descente, les mollets de Sylvain Bazin le font trop souffrir; je le distance. Avec Germain, nous trottons dans la ville jusqu’à ce qu’il rencontre un couple d’amis. Je poursuis seul jusqu’au ravito où l’accueil est encore une fois très chaleureux.
En passant par Saint Julien du Sault
Réapprovisionnement: je commence par la poche à eau. Je réquisitionne le jeune garçon à mes côtés pour m’aider à tenir la poche à eau pendant que je vide le stick de bicarbonates et que je referme la poche. Je le remercie puis je bois deux verres de Coca coupés à l’eau. Je mange un peu de tout: raisins secs, amandes, abricots secs. Sylvain s’assoit juste à côté de moi. Je lui demande si il repart. Il ne sait pas trop si il va poursuivre en marchant ou stopper ici. Je lui souhaite bon courage, en lui disant que nous devons nous revoir prochainement. Puis je prends une poignée d’un peu de tout et un morceau de banane et je repars.
La côte qui suit me permet de manger tout en marchant rapidement. Une fois la bosse passée, je passe un coup de téléphone à Jipé. Il me dit que Bastien envisage de venir me voir sur le parcours et qu’il motive Jahom. Je lui dis que tout va bien de mon côté et je raccroche. Deux coureurs me rattrapent et ses mettent dans mes pas, mais après une longue descente, je les sème. Je me retrouve alors seul. Pendant longtemps, je ne vois pas un coureur. Un coureur me double, à toute vitesse d’ailleurs, avec les écouteurs sur les oreilles. Je me dis que ça doit être un relais. Je ne le saurai jamais.
Dans les bois, la température basse se mêle à l’humidité de la végétation. Il ne faut pas traîner pour ne pas se refroidir. Je regarde de moins en moins mon cardio. J’arrive au ravitaillement de Villeneuve-sur-Yonne très bientôt, ce sera le bon moment pour se réchauffer.
Le chemin est parcouru en solitaire, et cette solitude en pleine nature ne me déplait pas. Mais les maisons comment à réapparaître et en arrivant dans la ville, je retrouve des coureurs et des bénévoles. Ça fait du bien de trouver un peu de monde et de pouvoir échanger quelques paroles!
Je passe dans un petit tunnel piéton pour passer sous les rails. Puis j’avance jusqu’aux rives de L’Yonne. La vue est magnifique: la nuit commence à tomber et la ville se reflète dans le fleuve. J’emprunte le pont qui permet d’accéder au centre ville. Deux bénévoles veillent à bien aiguiller les coureurs et un peu plus loin, une femme annonce que le ravitaillement n’est plus très loin. Je contourne l’église puis j’arrive dans une rue où les piétons encouragent et félicitent les coureurs. Je prends tous ces mots avec bonheur et plaisir. Sur la petite place, je passe sous l’arche en levant les bras et l’animateur me tape dans la main avant de m’aiguiller vers le stand destiné aux coureurs en transit. Je bois un peu de coca/eau, je remplis ma poche à eau et je mange un peu. Je discute avec deux coureurs qui m’annoncent qu’ils devraient être sur le 65km mais qu’ils sont passés sur le 85km, après avoir loupé la bifurcation…
Villeneuve sur Yonne, transition vers la nuit
Je sors ma frontale et ma veste de mon sac pour les enfiler. Je parle un peu avec les bénévoles tout en prenant un peu de nourriture dans mes mains et je repars. Je longe de nouveau L’Yonne que je traverse une nouvelle fois via le même pont de tout à l’heure. Je croise d’autres coureurs que j’encourage. Au moment où mon chemin quitte celui qui m’a conduit jusqu’au ravitaillement dans l’autre sens, je jette un œil dans le petit chemin qui y amène. Je retourne sur mes pas car je pense avoir deviné la silhouette de quelqu’un que je connais. Il s’agit de Sylvain Bazin qui marche mais avance d’un pas sûr. On s’encourage mutuellement puis je repars seul sur le bitume éclairé par les lampadaires publiques. J’emprunte une petite rue qui se termine par un chemin en terre. La lumière artificielle disparait, ma lampe frontale prend le relais. Dans les champs, la vue est féérique. Je ne vois aucune lumière oscillante devant moi qui signalerait la présence d’un concurrent. Derrière moi non plus.
J’avance dans la nuit. Un premier quartier de lune rousse éclaire la toile sombre parsemée d’étoiles. Je tente d’éteindre ma frontale pour courir dans la nuit mais le chemin est trop accidenté et je risque de me blesser. Je rallume ma frontale. J’approche des 62 km et j’ai un peu moins de 7 heures de course. Je parle aux 2 bénévoles qui se profilent devant moi au loin. Puis, en m’approchant d’eux, je découvre que ce sont Bastien et Philippe. Après ce long moment de solitude dans le noir, voir leurs trombines me fait un réel plaisir. On papote en marchant. Puis finalement, ils me disent qu’ils peuvent courir avec moi. Nous avançons donc ensemble en trottinant. Je ne sais plus de quoi on parle mais je retiendrai qu’ils m’ont attendu 15minutes, sans voir un seul coureur avant moi. Autant dire que ça risque d’être dur de rattraper les gars devant. Du coup, va falloir se battre pour que je garde ma place.
Rousson: accueil surprise par les villageois!
Nous courons plusieurs mètres jusqu’à ce que le parcours m’oblige à passer au centre d’une tente, placée en plein cœur d’un bourg: Rousson. Je traverse la tente et je découvre que les habitants sont de part et d’autre du passage, attablés, en plein dîner. A mon passage, c’est une véritable ola qui m’accueille. Je les remercie et on me propose une soupe pas trop chaude ainsi qu’un verre d’eau. Le temps d’avaler tout cela et mes poursuivants arrivent. Je salue mes deux supporters qui me disent qu’ils me retrouveront au prochain ravito, et je les quitte.
La promenade est terminée, la course en lancée. Il reste 20km à parcourir et les jambes répondent plutôt bien. Je rentre en mode course et il va être difficile de me rattraper. En tout cas, j’empêcherai cela! Le Greg compétitif est réveillé.
Je longe une rivière sur un sol rocailleux un peu casse gueule. A une centaine de mètre devant moi, je vois plein de gilets fluo réfléchissants. Un contrôle de dossards est effectué. Je demande ma place par curiosité mais je n’ai pas de réponse. On me propose une soupe mais celle de l’arrêt précédent m’est restée sur l’estomac. Je prends mon mélange eau-coca. Mes 3 poursuivants arrivent dont un qui ne s’arrête pas. Il me double mais marche. Je pars très vite à sa poursuite et je le double en montée. Il n’est pas très en forme et du coup, je lui montre bien que je suis frais et je poursuis la montée au trot tant que je reste dans son champs de vision. Je suis le chemin qui part sur la droite et qui retrouve le plat. Je continue de courir.
A Marsangy, on a un truc à te dire
Finalement, je cours tout le reste du tronçon jusqu’au ravitaillement suivant. La route vers Marsangy descend et je vois les lumières du prochain ravito au loin. Un comité d’accueil m’applaudit au loin. Bastien et Philippe sont avec eux et ils m’accompagnent tout deux jusqu’au au stand situé 200 mètres plus loin. De manière très énigmatique, ils disent qu’ils ont quelque chose à m’annoncer mais qu’ils préfèrent attendre que je soit au ravito. Au ravito, je vois des gaufres sur la gauche qui me dégouttent instantanément. Je me dirige sur le droite pour prendre mon ravitaillement liquide et solide habituel. Pas besoin de remplir la poche à eau ni les bidons. Mes deux coéquipiers en profitent pour m’annoncer que je suis… 6ème. Je les regarde en me demandant si ils se moquent de moi. Mais ils ont l’air sérieux et très excités pas cette nouvelle. Ils me disent que le précédent est déjà passé depuis un petit moment mais qu’il n’est pas aussi frais que moi. C’est vrai que je suis assez surpris de ma fraîcheur et je me dis que je vais me bouger les fesses pour faire partie de ce top 5. Je prends un morceau de banane et je repars en leur compagnie. On croise mon poursuivant et ils me disent que j’ai bien creusé l’écart avec lui. Je leur réponds que c’est normal parce que c’est moi le patron, tout en riant. Je pars donc d’un pas décidé avec un objectif que je ne m’étais pas du tout fixé! Je viens de courir 72km en un peu plus de 8h est j’en ai encore sous le pied…
Bastien et Philippe m’ont prévenu du profil du parcours jusque Gron. Il reste deux bosses à passer. Comme ils sont passés par là eux aussi lors de leur 35km en fin d’après-midi, ils m’ont bien détaillé le chemin, ce qui aide vraiment pour bien anticiper et se projeter.
La nuit est noire et le chemin n’est pas éclairé. Cependant, avec ma Petzl Nao qui fonctionne pratiquement à fond, couplé à un balisage balisage réfléchissant parfait, j’avance sans hésitation. Je double à mi-parcours un coureur qui semble crevé. Il est à l’arrêt et cherche des affaires dans son sac, sûrement quelque chose pour lui tenir chaud. Je ralentis pour lui demander si tout va bien. Il me répond que oui, mais que ça devient dur. Je lui demande une dernière fois si ça va aller tout en passant. Il me répond que oui. Je reprends mon rythme en lui souhaitant bon courage.
Un peu plus loin, je double cette fois-ci une nana. Je l’encourage en la doublant. Ce sont les coureurs du 65km. J’en doublerai encore un un peu plus loin.
Gron: 5ème. Mais 4ème, ce serait mieux…
Quand j’arrive à Gron, Bastien ne me reconnaît pas car ma frontale l’éblouit. Mes deux compères confirment que je suis bien en 5ème position. Je suis content, l’objectif est rempli. Il ne reste plus qu’à garder cette position…
Oui, mais voilà. Ils m’annoncent un nouvel objectif. Le 4ème est déjà passé depuis un petit bout de temps mais il ne va vraiment pas bien. Il marche même en descente me disent-ils. Ok, c’est pas le moment de me reposer… Je ne m’arrête pas au ravito et je poursuis.
Il reste 5km à boucler avec deux bosses dont la dernière qui est vraiment très dure et raide. Ils m’attendront justement avant cette dernière bosse, à Paron. Je donne tout et je cours même en montée. Je double de plus en plus de coureurs qui terminent leurs 65km. Et en descente, j’avance vite mais pas autant que je le voudrai car mes genoux commencent à fatiguer un peu.
Paron: dernier arrêt avant terminus!
A Paron, mes deux amis m’attendent. Ils me confirment que je suis bien en 4ème place. Je demande si le 4ème était un gars en bleu, ce qu’ils me confirment. En le doublant, le gars m’avait dit qu’ils souffrait du dos. Je lui avais souhaité bon courage et disant qu’il restait moins de 4km maintenant.
Philippe m’accompagne jusqu’au pied de la dernière fameuse montée. La prochaine fois que je les verrai, ce sera dans 2 km, sur la ligne d’arrivée. La 3ème place n’est pas envisageable car je suis devancé de 20 minutes. Je sais que les deux concurrents que j’ai doublés ne me rattraperont pas, mais je me méfie d’un coureur qui pourrait surgir de derrière en meilleure forme que moi. Cette dernière bosse, c’est donc avec les mains sur les genoux et un certain entrain que je la gravis. Et finalement, j’arrive plus vite que ce que je ne pensais en haut. Je n’ai plus qu’a redescendre et à courir le dernier kilomètre. Mais j’ai donné beaucoup sur cette fin de parcours et mes jambes commencent à le faire sentir. La descente se gère tant bien que mal et je n’arrive pas à relancer comme je le voudrai sur le plat du goudron.
Bastien et Philippe me font signe de loin. Je les vois juste après le pont. Ils courent avec moi sur la dernière ligne droite. Je vois l’accès qui permet de tourner vers les derniers 50mètres qui conduisent vers l’arche d’arrivée. Virage à droite, je la vois enfin cette arche toute illuminée! Le chrono sur le côté annonce moins de 10 heures et tous les bénévoles, accompagnés de Maya et Stéphanie (qui veillent encore!), mais aussi Philippe et Bastien qui les ont rejoint m’applaudissent. Harry Bignon m’accueille également en commentant au micro mon arrivée. Je franchis la ligne en 9h54minutes et 7 secondes à la 4ème place!
Une belle revanche!
Une bénévole me met la médaille autour du cou et Harry Bignon s’approche de moi pour me poser des questions. Je ne me souviens plus ce que je réponds au micro. Je suis bien fatigué d’un coup! Mais je le sentiment d’être baigné dans une grande euporie
Il fait froid. Je rentre dans la salle pour rendre ma puce. Je veux l’enlever moi-même mais une crampe survient. Il était juste temps d’arriver! Je récupére mon t-shirt finisher puis je récupère un plat de pâte et une bière. La salle fait frigo et je décide de retourne sur la ligne d’arrivée pour accueillir les suivants. Le 5ème arrive un quart d’heure après moi. J’applaudirai également l’arrivée de Germain qui arrive à la 9ème place après 10h16 de course.
Je commence à subir le contre-coup de la course. La fatigue arrive. Je me rends chez les masseurs. Où plutôt masseuses. Il n’y a pas beaucoup de monde qui fait la queue. Je suis vite pris en charge. Comme je tremble comme une feuille à cause du froid, j’ai droit à 3 couvertures qui me réchauffent tout juste. Deux masseuses s’occupent de mes jambes et mes mollets, c’est le pied!
Je récupère mon bagage en consigne et j’y reconnais la bénévole; elle distribuait les livres de la 60ème édition de la Saintélyon aux coureurs. Elle y sera de nouveau, mais cette fois, pour remettre les t-shirts finishers. Le rendez-vous est pris.
Je remercie Annabel d’avoir accueilli la Runnosphère sur cette belle course et nous nous mettons en route. Allez, une dernière photo avant de partir, sur la marche n° du podium (j’arrive 2ème sénior) avec mes deux masseuses. Tous les bénévoles ont fait un superbe boulot!
Moi, je suis content. Après mon abandon sur l’Ecotrail 80km, j’ai pu avoir ma revanche, sans plus de préparation que ça. Cela montre bien que ce n’était pas mon jour lors de l’Ecotrail. Et surtout, cela m’a permis de faire quelques réglages dans l’optique des 100km de Millau, mon prochain objectif.
Avec cette course, j’en profite pour récupérer deux points UTMB que je compte bien utiliser l’année prochaine. J’ai la banane et je souris bêtement en me rendant à la voiture. Nous nous mettons en route vers notre gîte.
Le lendemain, avec les membres de la Runnosphère présents et certains membres de nos familles qui nous ont accompagnés, nous profiterons de la belle matinée pour faire une balade de quelques kilomètres. Très difficile pour un lendemain de course. On refait un peu chacun notre course. C’était un beau week-end Runnoshérique dans l’Yonne….
Remerciements
– A l’organisation et à Annabel de nous avoir accueilli pour cette seconde édition de The Trail Yonne.
– A tous les bénévoles qui ont fait un travail merveilleux dans le froid, sans jamais perdre le sourire!
– A Emmanuelle pour avoir mis en relation la Runnosphère et The Trail Yonne.
– Aux membres de la Runnosphère présents pour ce week-end convivial
– A mes coéquipiers de choc Bastien et Philippe. Je ne pense pas les avoir remercié de vive voix mais sans eux, les 20 derniers kilomètres de la course auraient été beaucoup moins palpitants, mais surtout plus solitaires. C’était un beau moment de partage et de soutien. J’ai adoré!
– A tous vos messages de soutien, d’encouragements et de félicitations!
D’autres récits de course:
18km
Jipé: http://runreporterrun.wordpress.com/2014/05/05/the-trail-yonne-2014/
Stéphanie: http://basketsauxpieds.com/the-trail-yonne-18-km-2014/
35km:
Philippe: http://jahom.wordpress.com/2014/05/05/the-trail-yonne-2014-une-course-qui-a-du-sens/
Bastien: http://blog.djailla.com/2014/05/12/the-trail-yonne-35km-2014-promenons-nous-dans-les-champs/
Commentaires
Le 13 mai 2014 à 9 h 29 min, Djailla a dit :
C'est quoi ce bordel ??? On dirait que je suis finisher du 5km :p
Le 14 mai 2014 à 14 h 48 min, Greg a dit :
Fallait repasser ton t-shirt! Na!
Le 13 mai 2014 à 9 h 43 min, Fanny (Trail&CO) a dit :
Un joli récit qui m'émeut beaucoup (le verbe sonne bizarre mais c'est la bonne conjugaison lol) ! Un grand bravo à toi et aussi à Bastien, Philippe, Maya et Steph d'avoir veillé pour te supporter, comme quoi la Runnosphère c'est réellement une belle et grande famille :-) Bonne récup !
Le 14 mai 2014 à 14 h 49 min, Greg a dit :
Merci Fanny! C'est vrai que c'était un beau moment et les pouvoir compter sur les amis à fortement contribué au succès de ma course.
Le 13 mai 2014 à 9 h 53 min, Julien a dit :
Quelle émotion :)
Bravo Greg !
Le 14 mai 2014 à 14 h 49 min, Greg a dit :
Merci Djo!
Le 13 mai 2014 à 10 h 14 min, CallOfTheRun a dit :
Félicitations pour cette belle 4ème place ! Un beau parcours en effet, avec des montées bien cassantes (Paron) et des beaux paysages ! Bon courage pour Millau et plus tard pour ton UTMB (le rêve !) Nous étions sur le 18km (notre 1er trail), le prochain sera en Aubrac, peut-être y seras-tu ?
Le 14 mai 2014 à 14 h 51 min, Greg a dit :
Merci!! J'ai vu que vous étiez sur le 18km mais en revenant à Paris. Dommage que nous n'ayons pas pu nous retrouver sur place...
PAr contre, j'ai jamais dit que je ferai l'UTMB... :-D
Le 13 mai 2014 à 10 h 15 min, tom a dit :
sacree recit et surtout sacree perf !!! bien content pour toi de ce tres joli rebond d'apres eco trail !!! bravi !!
Le 14 mai 2014 à 14 h 51 min, Greg a dit :
Merci Tom!
Le 13 mai 2014 à 11 h 13 min, Vincent a dit :
Bravo Greg, l'Eco trail est définitivement derrière toi, une superbe perf pour ce 85km. C'est de bon augure pou Millau, mais ce sera une autre histoire...
Le 14 mai 2014 à 14 h 52 min, Greg a dit :
J'espère en effet que cela pressage un bon Millau. Un grand merci Vincent!
Le 13 mai 2014 à 12 h 02 min, Leolio a dit :
C'est ce qui s'appelle une belle vengeance, nette et sans bavure! Bravo à toi.
Le 13 mai 2014 à 12 h 32 min, Hubert a dit :
Bravo Greg !!
belle revanche sur l'écotrail.
Je te souhaite le meilleur pour les 100 km de Millau 100 % bitume.
Hubert
Le 14 mai 2014 à 14 h 52 min, Greg a dit :
Merci beaucoup Hubert!!
Le 13 mai 2014 à 16 h 02 min, Vincent a dit :
Super Greg, ça fait plaisir de te voir en forme, on rebondit toujours. Belle revanche!
Et au fait pour l'UTMB ça a changé, il faut 8 points en 3 courses à partir de l'année prochaine...
Le 14 mai 2014 à 14 h 53 min, Greg a dit :
Merci Vincent!!
Pour l'UTMB, je m'en fous, c'est pas lui que je veux faire! :-D
Le 13 mai 2014 à 17 h 50 min, Nicolas a dit :
Greg is back !
Bravo pour cette performance ! Ça va le faire à Millau.
Le 14 mai 2014 à 14 h 53 min, Greg a dit :
J'étais jamais parti, j'ai juste loupé une marche! ;-)
Merci Nico!
Le 13 mai 2014 à 19 h 43 min, Mary (lesbasketsroses) a dit :
bravo pour cette course et pour ce beau récit!
Le 14 mai 2014 à 14 h 54 min, Greg a dit :
Merci Marie! Ravi que ton récit t'ait plu!
Le 13 mai 2014 à 21 h 07 min, Coptere a dit :
Bravo champion !
Voilà un super résultat et dépassement de soi ... Respect.
Et la forrunner 620 à bien tenu le choc apparemment ?
Le 14 mai 2014 à 14 h 56 min, Greg a dit :
Merci!
La 620 avait bien 10h d'autonomie. Elle s'est éteinte peu de temps après mon arrivée!
Le 14 mai 2014 à 9 h 03 min, François a dit :
Très impressionnant cette performance ! Toutes mes félicitations ! Ton CR , aussi, est un beau partage avec tous ces détails.
Le 14 mai 2014 à 14 h 57 min, Greg a dit :
Merci François! Cette course a fait du bien aux jambes et à la tête!
Le 14 mai 2014 à 10 h 14 min, Sydoky a dit :
Félicitations Greg !
Le 14 mai 2014 à 14 h 57 min, Greg a dit :
Merci Sylvie!
Le 14 mai 2014 à 22 h 08 min, Running Sucks a dit :
Un grand bravo, très belle revanche ! Ton récit donne l'impression d'une gestion ... Parfaite. Bref, je suis impressionnée :)
Le 16 mai 2014 à 23 h 29 min, Greg a dit :
Marci! Ca fait plaisir. Voire rougir. :-D
Le 15 mai 2014 à 9 h 09 min, PhilRun a dit :
Super CR. Tu as dû y passer au moins autant de temps que sur la course. Félicitations pour ta performance!
Le 16 mai 2014 à 23 h 30 min, Greg a dit :
Merci Phil! Passion de courir, passion de partager! ;-)
Le 15 mai 2014 à 10 h 40 min, Margaux #LaRoutedelaForme a dit :
Très beau récit et bravo pour cette belle 4e place
Le 16 mai 2014 à 23 h 30 min, Greg a dit :
Merci Margaux!
Le 19 mai 2014 à 10 h 16 min, remi a dit :
Tres beau récit. Et surtout belle course avec une 4 eme place a la clé. Félicitations
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