Semi-Rueil-Malmaison

Mon Semi de Rueil-Malmaison: récit de course

Semi-Rueil-Malmaison

La Runnosphère apporte selon moi beaucoup, humainement. C’est dans cet esprit que l’organisation du semi de Rueil-Malmaison, par l’intermédiaire de Patrick (de Running Café), nous a invité au semi de Rueil. C’est avec Kejaj, La Souris, Giao, Julien et Jahom que nous avons répondu présents pour cette grande aventure.

Semi de Rueil-Malmaison: jour de course

Jahom
Jahom

Levé à 7h. Le rituel habituel se met en route: petit-déjeuner à base de pâtes au beurre avec un verre de mutlivitamines. Puis je file sous la  douche. Un peu de Nok et j’enfile ma tenue de course, donc le maillot de la Runnosphère. Je continue avec les couches qui me permettront de me tenir chaud jusqu’au départ: un double sweat et un pantalon. Je finis en lassant mes chaussures Asics, celles que j’utiliserai lors de mon marathon de Paris, et me voilà prêt. J’embrasse mon épouse, encore blottie dans les bras de Morphée. En sortant de l’immeuble, je découvre que Jahom est déjà là, m’attendant dans sa voiture.

En voiture Jahom!

Ca roule bien en ce dimanche matin et nous arrivons rapidement à Rueil. Nous n’avons pas de pression particulière. On découvre alors le départ que nous emprunterons 2 heures plus tard, ainsi que la fameuse passerelle. Nous nous engouffrons dans la salle et nous retirons aux stands nos dossards. Arrivés avec un peu d’avance, nous avons devancés la foule, juste quelques coureurs sont déjà présents. Nous nous posons dans un coin et discutons. Je demande à Jahom comment passer ma Garmin Forerunner 405 en mode Lap. Je découvrirai l’échec de la manipulation dès le début de la course.

Giao, Greg et Jahom
Giao, Greg et Jahom – Photos Giao.fr

Puis nous rejoint le célèbre Giao. Nous nous saluons et posons pour la photo. Plus loin, nous apercevons Patrick de Running Café. C’est enfin le moment pour moi de me présenter dans la vie réelle. Nous discutons un peu mais ce n’est pas évident, toutes les 5 secondes, quelqu’un vient le saluer. Il faut dire que Patrick n’est pas un inconnu dans le monde de la course à pied. De plus, aujourd’hui, il court à domicile.

Retrouvaille de toute l’équipe Runnosphère

Quelques minutes plus tard, nous retrouvons Kejaj, accompagné de son frère. Pour eux, c’est un semi de prépa pour le marathon de Paris. C’est seulement le second semi pour Kejaj. La Souris m’appelle, nous sommes à quelques mètres l’un de l’autre mais nous ne nous voyons pas, je dois lever le bras au milieu de la foule qui se densifie pour qu’elle me repère. Elle est accompagnée de sa cousine, qui court son premier semi. Pas de photo de groupe, car nous n’arriverons jamais à nous retrouver tous ensemble. Dommage! Je me change et je porte mon sac à la consigne. En sortant de la salle, nous saluons la maman de la Souris.

Je remarque alors que j’ai oublié ma ceinture dans mon sac. Je retourne en courant et je récupère mon porte bidon et les gels Mulebar qu’il contient. En revenant, je retrouve Jahom et Kejaj. Nous décidons de faire un tour de piste pour nous échauffer. Une foule de coureurs tournent autour de terrain, nous les rejoignons. Puis nous retrouvons une nouvelle fois Giao, et enfin Julien, celui que je vais devoir tirer vers son nouveau record perso, un 1h32 serait l’idéal.

Semi de Reuil-Malmaison: top départ!

Puis, le coup de pistolet annonçant le départ du 10km nous invite à nous rapprocher de la ligne de départ. Pas de sas, mais nous nous plaçons au niveau des panneaux installés pour l’occasion, indiquant les temps d’arrivée. Nous sommes disciplinés et nous nous plaçons entre le panneau de 1h30 et 1h35. Objectif pour le début de parcours: courir à 4’20 » le kilo pendant les 10 premiers kilomètres, après on accélérera un peu.

Le départ du semi de Rueil-Malmaison est donné et nous remarquons que tout le monde n’a pas la même discipline que nous. Nous nous retrouvons avec des coureurs n’ayant pas une vitesse très élevée. Du coup, nous devons slalomer dans un début de circuit étroit et en zigzag. Dans cet exercice, Julien maîtrise. Du coup, c’est lui qui se trouve devant moi.

Premiers kilomètres: extraction de la foule

Puis, au bout de 2 kilomètres, ça se décante. Nous avons perdu une vingtaine de secondes sur ce début de circuit, mais que nous rattrapons rapidement.  Dans mon rôle de lièvre, je dois surveiller que nous sommes dans le timing, mais je dois voir également comment se sent Julien, histoire de ne pas l’épuiser. Au premier ravitaillement, je m’occupe de prendre un gobelet d’eau pour Julien. Finalement, la foule de coureurs est loin derrière et nous n’avons pas besoin de batailler pour se frayer un chemin au stand.

Les bénévoles tendent du bras les gobelets et le timing est parfait. Julien propose à un coureur le reste de son gobelet. Celui-ci l’accepte, le vide et le jette par terre. Connaissant Julien, je sais qu’il va intervenir. C’est une perte de temps et d’énergie selon moi, même si ce sont des valeurs que je partage. Je décide d’accélérer un peu pour essayer de mettre fin à cette conversation ubuesque (voir l’article de Julien). Car ce n’est pas le moment de se déconcentrer.

Découverte de la première boucle

Nous découvrons au fur et à mesure le chemin, qui est une première boucle du parcours. Julien connaît le parcours pour avoir déjà couru ce semi. Moi, je découvre deux faux plats qui peuvent être casse-pattes sur le second tour. Le premier se situe au niveau de la rue François Jacob, avant d’arriver sur une petite place où se trouve un manège. Ensuite, en traversant le golf, apparaît un second faux plat, une sorte de  montée pas très pentue, mais assez longue, idéalement placée au km15 pour en décourager plus d’un.

Nous atteignons le 8ème kilomètre du semi de Rueil-Malmaison. Julien, avec qui je discute de temps à autre depuis le départ, afin de prendre la température sur sa forme, commence à me faire comprendre qu’il aimerait bien arrêter de parler, histoire de ne pas avoir un point de côté. On a passé le tiers du parcours; on s’approche tout doucement des 10km. Je laisse Julien reprendre son souffle et je veille à ce qu’il prenne bien son gel, et se préparer à gérer au mieux l’accélération au 10ème km, lorsqu’on passera à 4’16 » le kilo.

Jusqu’ici, tout va bien

On passe devant un stand saucisson. Je surveille du coin de l’œil pour voir si Julien ne s’y arrête pas. Puis le 10ème Km et son ravitaillement apparait, je refais le dromadaire en apportant l’eau à Julien. On vient de passer avec 15-16 secondes d’avance sur le plan. On est bien au niveau chrono. Quelques signes de fatigue de Julien, mais cela reste normal. Au 12ème kilomètre, la montre de Julien commence à biper. Il commence à fleurter avec le rouge. Aussi, j’essaie de lui faire baisser son rythme cardiaque en lui rappelant de bien respirer, de rester concentré. On ralentit ainsi légèrement pas rapport au plan, à peine 2 secondes au kilo. On peut se le permettre. Car c’est le dernier tiers du parcours qui est le plus dur; c’est là que tout se joue.

On se tape de nouveau cette montée vers le manège. Là, ca devient plus dur, la montre de Julien ne cesse de le signaler. Donc on ralentit, comme tout le monde, et on reprend ses esprits en haut, puis on déroule pour la descente qui suit. On enchaîne les pas, on passe par la case ravito, longeons la Seine, traversons le parc et retrouvons le faux plat du golf. Cette fois, il y a un vent de face, histoire de ne pas rendre trop facile la chose.

La montre bipe de nouveau. On ralentit un peu, un groupe se forme autour de Julien. Les spectateurs sont sur les côtés pour encourager. Je leur fais de grands sourires, mais ceux derrière sont dans leur bulle, le sourire crispé, le dents serrées. Je tire le groupe, puis j’encourage Julien dans la descente pour lui dire que ca y est, on y va, c’est maintenant qu’on commence vraiment la course.

KM16, rien ne va plus!

Trio Runnosphère
Photos – semi de Rueil – P. Mothiron

Nous poursuivons quelques mètres, puis un coureur me signale que mon pote s’est arrêté. En effet, Julien est à une dizaine de mètres derrière moi, à l’arrêt. Je retourne vers lui en courant, découvrant ainsi son visage un peu blanc (ce qui n’est pas trop normal quand on sait que le gars revient de vacances au ski). Bien sûr, je pose la question con: « ca va? ». Et il me répond: « Non ca va pas ». Bref, ca va pas.

Un peu désarmé, je laisse alors Julien s’appuyer sur ses genoux pour reprendre son souffle. Je m’attends à ce qu’il vomisse. Je me dis que je suis en train de rater ma mission et que je l’ai tué. Philippe arrive aussitôt. On est deux autour de lui. On ne veut pas le forcer à poursuivre mais on lui propose de repartir en petites foulées. Je suis moins à la fête, va falloir maintenir le gars pendant les 5 bornes restantes de ce semi de Rueil-Malmaison.

5 derniers kilomètres qui promettent d’être durs!

On parle très peu, j’essaie de l’encourager un peu, tout en comprenant que c’est dur. Mais c’est dans ces moments là qu’on comprend mieux l’expression « S’arracher les tripes ». Philippe s’est placé derrière nous. De temps en temps, il souffle aussi un mot bien placé pour encourager Julien. Pas un de trop. Pas besoin de lui bourrer le crâne non plus. Finalement, on reprend une bonne allure. On le maintient à bloc, il est dans sa bulle.

Sa montre sonne toujours. Des coureurs demandent qui est dans le rouge et Julien lève sa main. Dernier ravito. Julien ne veut pas d’eau. Je prends un gobelet, je bois un peu puis je tends tout de même le verre à Julien, qu’il prend, à ma grande surprise. Nous poursuivons notre route, concentrés sur le parcours. Jahom annonce un photographe. Nous relevons la tête et sommes photographiés. Il reste moins de 2 kilomètres maintenant. Je pousse Julien.

Dernière ligne droite

Les « 32 » sont encore possible. On franchit pour le troisième fois cette flaque d’eau digne d’une marre de canard en pleine zone industrielle, puis nous nous retrouvons sur la dernière ligne droite. J’essaie de secouer Julien pour qu’il puise au fond de ses réserves; Jahom accélère le pas pour ouvrir la marche et accélérer le groupe, mais les réserves de Julien clignotent au rythme du bip de sa montre pour signaler qu’elles sont vides.

L’arche d’arrivée du semi de Rueil-Malmaison est en vue. Il ne reste que 500m. Julien court avec des semelles de plomb. L’arche s’approche toujours. 200m. Julien accélère pour atteindre une vitesse de pointe de 3min54sec au kilo. 50m. Julien nous ouvre les bras pour que nous franchissions l’arrivée ensemble. Le moment est magique.

arrivée-Runnosphère
L’arrivée – Photos M. Grulke

Trois mètres après avoir franchi la ligne d’arrivée, Julien s’écroule, s’allonge par terre. Il a tout donné, s’est vidé et ne s’est pas plaint un seul instant.

Semi de Rueil-Malmaison: mission (pratiquement) accomplie!

Il a serré les dents et il a avancé, jusqu’à l’arrivée. Mais au final, il l’a son nouveau chrono: 1H32min17sec. Que du bonheur! Une aventure, un esprit d’équipe! Je retrouve Mathieu G.. Il vient ainsi nous saluer et nous féliciter avant de nous annoncer qu’il nous a pris en photo juste avant l’arrivée. Il a l’air en pleine forme alors qu’il vient de courir le 10km.

Julien finit par se relever. Nous nous dirigeons ensuite vers le ravitaillement d’arrivée. Puis nous retrouvons les étoiles du 10ème, que nous ne manquons pas de saluer avec qui nous échangeons un peu. Mais les percussions de l’animation nous empêchent de discuter. Ensuite, nous retrouvons un peu plus loin Patrick. Il s’est fait mal à 500 m de l’arrivée. C’est l’occasion de discuter un peu avec lui.

De belles réussites sur ce semi de Rueil-Malmaison!

Kejaj arrive, il a également battu son record sur semi. Ça promet pour le marathon de Paris. Giao nous rejoint. On pose pour la postérité. On a vraiment fière allure.  Mais un vent froid se lève et nous commençons à nous frigorifier. Nous retirons nos sacs puis nous nous changeons. La Souris nous retrouve, elle s’en sort pas trop mal pour une reprise. Sa cousine a les yeux un peu dans le vide mais le sourire aux lèvres; elle vient de boucler son premier semi-marathon. Nous quittons la petite troupe, et avec Jahom, nous faisons la route du retour. Moi, je me dis que c’est un bon rendez-vous pour l’année prochaine: belle ambiance, des bénévoles avec le sourire, un parcours très sympa et varié. A intégrer dans son planning 2013.

Semi de Rueil
Photo d’arrivée – Giao.fr

Pour faire un point par rapport au marathon de Paris, on peut dire que cette course m’a rassuré et m’a fait du bien au mental. Je me suis senti à l’aise pendant toute la course, alors que nous avions une allure plus rapide que cette prévue pour le marathon (4’35 »). Plus que 4 semaines avec l’échéance; l’année dernière, à cette même période, j’apprenais que j’avais un début de déchirure au mollet gauche…

Le récit des amis sur le semi de Rueil-Malmaison

18 commentaires

  1. Merci pour cet accompagnement et ce super CR.
    On s’y croirait !

    Cette course a été finalement bien rythmée; du suspense, un rebondissement et un final terrible (enfin surtout pour moi) qu tu a très bien retranscrit.

    Et désolé pour les bip-bip; Pour une fois que j’avais masqué l’affichage du cardio, j’ai oublié de désactiver cette alarme…

    En tout cas tu semblais vraiment facile et ton marathon s’annonce vraiment bien. J’espère que tu prendras autant de plaisir que moi. Et si c’est dur et que l’envie de lâcher te passes par la tête; t’auras qu’à penser au 15ième kilo de ce semi.

    PS : j’étais si blanc que ça ? 😉

    • C’était avec plaisir. Finalement, le seul truc dont j’avais peur pendant la course, c’est que le bip-bip se transforme en biiiiiiiiiiiiip.
      Ouais, c’était rassurant pour moi comme course, j’ai bien pris confiance. Et ca m’a appris à pas courir à fond dès le départ. 😉
      Si j’ai les jambes qui flanchent au MDP, maintenant ca va être dur de se défiler: tu as mis la pression là!
      PS: Non, Casper peut être beaucoup plus blanc me semble-t-il…

  2. J’aime de plus en plus lire ces comptes-rendus « croisés » de courses où La Runnosphère, présente en force, ne se distingue pas seulement par les performances sportives réalisées mais surtout par ce superbe esprit d’équipe et une franche camaraderie !
    Des esprits sains dans des corps de champions ! 😉
    Bravo à tous

  3. C’est top les gars ! Bravo pour vos commentaires de course. C’était GE-ANT. J’aurais aimé être là avec vous…probablement un peu derrière.

  4. Un très beau récit Greg ! J’ai bien aimé ta description de la course vue par les yeux d’un lièvre. Comme quoi on peut avoir du plaisir en course à pied de bien des façons. Aussi, ce fût un super test pour toi en vue du MDP. Et pour Julien, un moment qui restera gravé dans sa mémoire de coureur.

  5. Mathieu Grulke

    Bravo à la Runnosphère pour cette performance.
    C’était une très belle course, bien organisée (à l’exception de cette fameuse « flaque ») et la météo était avec nous.
    Bon courage à toute l’équipe pour le MDP, qui approche à grandes foulées, où je tenterai de vous prendre en photo depuis mon poste de bénévole 😉
    Sportivement, Mat.

  6. Sandrunning

    Super équipe et belle notion de partage et d’entraide !! Ca devait être dur (ça se lit) mais très fort humainement !

  7. Un CR tout en détail. Un bel esprit d’équipe. On sent bien tout le plaisir que tu as eu dans ce rôle de lièvre. Tu as permis a Julien de dépasser ces limites. Chapeau bas..

  8. Bravo pour votre course, et ce très bon CR ! Pas facile d’être accompagnateur quand ça ne se passe pas très bien pour l’accompagné… Je file lire le CR de Mister Nutella maintenant !

  9. Pingback: Runnosphere.org - Les lions dans l’arène:Semi-Marathon de Rueil-Malmaison

  10. Bravo Greg, t’as assuré comme un chef…en Nutella.

  11. Superbe CR !!
    Un beau record pour Julien et un bel esprit d’entraide et de partage sur cette course !!
    Félicitations, tu es en super forme !!

  12. J’étais présent sur ce semi, mais en tant que spectateur avec ma petite famille. Je vous ai bien vu passé devant moi mais sans connaitre le groupe.
    Félicitation et peut être à bientot sur les sentiers.

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